LE SEL DANS L'HISTOIRE
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Salz, le sel de la baie de Bourgneuf ou de Noirmoutiers, sel à
gros grains, de couleur grise, préféré des pêcheurs. Ce nom
de Baie Salz — day salt des: Anglais — finira par désigner tout
le sel de mer, français, espagnol et portugais. C’est la Hanse
aussi qui, pour la Baltique, achète le sel des salines de la
Basse-Allemagne ().
Entre les mains des princes, le sel, comme d'ordinaire tous
les produits minéraux, devient un objet de régale et même de
monopole. Les princes de la maison de Chalon s'emparent
des salines de Salins, et les ducs de Bourgogne essaient de s’en
assurer le monopole, même à l'encontre des autres salines con-
currentes de la Comté. Dès 1373, un officier spécial, le Par-
dessus de la Saunerie, est placé à la tête de cette organisation
Au xv° siècle, on arrive à fermer complètement les deux Bour-
gognes au sel de mer. Si Louis XI, à son tour, ferme la Bour-
gogne ducale, devenue royale, au sel de Salins (?), une des
clauses de la paix de Senlis rétablit la situation ancienne :
pour avoir l’amitié de Maximilien, le futur conquérant de
l'Italie promet, pour dix ans, que le sel de Salins se vendra
seul, à l’exclusion du sel marin, dans le duché de Bourgogne,
ressort de Saint-Laurent et vicomté d’Auxonne. Prorogé en-
suite, ce régime durait encore en 1515, malgré les guerres, el
François I fait au jeune Charles la politesse de le maintenir
par le traité de Noyon. T1 sera renouvelé dans le traité par
lequel Charles-Quint renoncera à son duché en 1529. à Cam-
brai.
Ce monopole comtois excite de bonne heure l’irritation et
les menaces des cantons suisses, gros consommateurs, particu-
lièrement des Bernois. Aussi, pour obtenir le renouvellement
de la ligue héréditaire en 1477, la maison d’Autriche, héri-
tière de Bourgogne, leur garantit la fourniture du sel, et les
démêlés relatifs à cette fourniture seront l’une des causes de
la cuerre des Suisses contre Maximilien. du fameux bellum
(4) Voy. l’excellente étude posthume (publiée par O.-À. Johnsen et
P.-J. Charliat, dans la Revue de l'Institut de sociologie de Bruxelles, 1929,
n° 1) de Louis DELAVAUD Le commerce des vins et du sel en Norvège au
Moyen Age, notamment pour le commerce de Danzig avec la Baie et, dès
1411, avec Brouage. En 1474, Danzig recevait 71 vaisseaux venant de la
Baie, et deux de Brouage, Reval, en 1491, a envoyé 23 vaisseaux à la Baie.
(2) Voy. dans A. Auuix, Le trafic en Dauphiné à la fin du Moyen Age
fRavue de uéog. alpine. 1923). la p. 394 sur la circulation du sel.