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Réflexions sur l'histoire des banques à l’époque moderne
de la fin du XV° à la fin du KVIIT siècle (!).
Il est impossible de concevoir la structure économique des
sociétés actuelles, Ja vie de l’industrie et du commerce, celle
des finances publiques comme des finances privées, si l’on
fait abstraction des banques : le rôle politique et social de ces
organismes apparaît à tous les yeux. Réservoirs de capitaux,
détenteurs des encaisses métalliques, émetteurs d’instruments
monétaires, escompteurs d’effets de commerce, leurs gui-
chets s’offrent, mais s’imposent au lancement des affaires
privées comme des emprunts d’Etat. Depuis le jour où
Un million joyeux sortit de Waterloo.
ce rôle est allé croissant. Si bien qu’on a tendance à y voir
une chose spécifiquement nouvelle, particulière à notre
époque, ou du moins à considérer tout ce que l’on sait sur
les banques de jadis comme une pure et assez vaine archéo-
logie.
Il ne faut cependant pas que l’ampleur des phénomènes
dont nous sommes témoins nous fasse illusion. Si, par leur
forme et leur volume, ils diffèrent de ceux du passé, ils ne
sont pas inédits. Le simple bon sens eût dû nous avertir que
les besoins auxquels les institutions bancaires donnent satis-
faction ne sont pas nouveaux. Ce n’est pas d'hier que les
hommes, j'entends que les gouvernements, les corps poli-
tiques, les groupements commerciaux, se sont trouvés dans
(1) Cet article est le remaniement d’un rapport, L'histoire de la banque
et des changes du xve siècle au début du XIX®, présenté au Congrès d’Oslo,
et reproduit dans Bulletin of the international Committee of historical
sciences, n° 5. iuillet 1978. n. GAO-EKR