Full text: L' Algérie économique en 1930

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LES PEAUX BRUTES EN POILS 
Peaux de veaux ét bœufs d’Algérie 
Ces peaux proviennent, en grande partie, des bêtes sacrifiées 
dans les abattoirs des principales villes d’Algérie. 
Les cuirs sont généralement à fleur saine et fine et de très bonne 
nature. Ceux provenant de bêtes abattues de mai à novembre 
donnent un meilleur rendement parce qu’ils sont à poils cours 
et peu ou pas varonnés. Les veaux, les vachettes et petits bœufs 
légers constituent le principal article d'exportation. Les gros bœufs 
de labour et vaches, généralement d’origine française, que l’on tue 
dans les grandes villes d'Algérie et principalement en hiver, ne 
représentent qu’un faible appcint à l’exportation, d'autant plus 
que presque lous les cuirs lourds de bœufs surtout ceux de qualité 
inférieure, sont employés par les tanneries locales pour la confec- 
tion des semelles de chaussures indigènes ou servent à ceux-ci 
comme semelles ou sandales taillées à même dans le cuir non 
tanné. 
L'Algérie est loin de suffire à la consommation de gros cuir 
pour les usages indiqués ci-dessus, elle fait appel aux cuirs lourds 
de taureaux de France, de Suisse et aux collets et flancs en poils 
de ces mêmes cuirs qui sont recherchés par les tanneurs et save- 
tiers indigènes. 
La préparation des cuirs en poils se fait, en Algérie, indifférem- 
ment : en cuirs salés verts, salés secs ou écrus (séchés à l’ombre, 
sans sel). Mais, quelle que soit leur préparation, ils peuvent être 
assimilés ou classés dans les quatre lypes suivants de cuirs salés 
verts, saumurés, poids et catégories qui répondent à. tous les besoins 
des tanneries modernes de la France et de l'étranger : 
Veaux, sans tête ni pattes, de 4 à 9 kilos en raie. 
Vachettes et petits bœufs avec tète et patles de 12 à 16 kilos. 
Petits bœufs forts avec tête et pattes de 18 à 21 kilos. 
Bœufs et vaches (généralement de provenance française) avec 
tête et pattes de 28 à 34 kilos. 
Les acheteurs de France s’en tiennent généralement à la prépara- 
tion en cuirs salés verts et écrus ; ceux d'Italie, de Grèce, des Etats- 
Unis et du Levant, qui sont nos plns forts acheteurs. nréfèrent les 
ruirs salés. 
Les prix sont basés, comme partout, sur les poids et choix des 
cuirs : les choix sont faits d'après les qualités du cuir ; l’état 
de la dépouille et le nombre des varrons jouent le plus grand 
rôle dans ce classement. 
Les cuirs de choix inférieur étant employés par la tannerie et 
les savetiers indigènes, on peut dire que l’Algérie n’exporte. en 
fait de peaux brutes. que le meilleur de sa production.
	        
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