L’INDUSTRIE ET LE COMMERCE EN OCCIDENT 131
Saint-Omer, à Corbie, à Saint-Riquier, à Comacchio, à
Nonantola, à Brescia. Ils exercent les professions les plus
diverses. Ce sont des monnayeurs, des tailleurs, des cor-
donniers, des chaudronniers, des orfèvres, des forgerons,
des maçons, des’ tisserands, des armuriers. Il arrive par-
fois qu’ils forment, avec ou sans autorisation, des sociétés
de secours mutuels où des confréries de caractère religieux
(confratriæ, gildes, geldoniæ), semblables aux associations
coopératives (conserteriæ) des cultivateurs et que l’auto-
rité prohibe, quand elles prennent la forme de syndicats,
orcanisés sous la foi du serment.
La production industrielle, ses variétés, sa faible impor-
tance pendant le haut moyen âge en Occident. — Sous
ces diverses formes : familiale, domaniale, libre ou
demi-libre, la production industrielle reste peu active et
peu variée. Elle ne sert guère qu’à la satisfaction des
besoins restreints de sociétés agricoles ou pastorales, et ne
produit guère que des objets de première nécessité. Ce
n’est qu’à l’époque carolingienne, sous l’influence de la
renaissance de la tradition romaine due aux monastères,
et de l’exemple des civilisations byzantine et arabe, que
l’industrie de l’Occident se réveille un moment de
sa torpeur.
Les procédés déjà perfectionnés de la technique gréco-
romaine se sont en général perdus. Dans ‘une partie
de l’Occident, par exemple en Angleterre, on ne connaît
plus guère que le moulin à bras. Ailleurs, chez les Visigoths
d’Espagne, on à su conserver l’emploi de la force hydrau-
ligue pour la mouture. La seule forme d’industrie miné-
rale qui se maintint assez active, parce qu’elle était de
première nécessité, fut celle du sel. On recueillait cette
substance, par évaporation depuis la mer du Nord jusqu’à
la Méditerranée, spécialement à Batz et à Guérande, en
Bas-Poitou et en Narbonnaise, dans les marais du Bas-Pô,
ou par le traitement des eaux des sources salées de la Ger-