LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE ‘
Le monde barbare. Les races ouralo-altaïques. — Parmi
les divers éléments dont se composait le monde barbare,
les plus irréductibles appartenaient aux races ouralo-
altaïques. Une variété de ces races, celle de Finnois
du Nord et de l’Est, formée de tribus, les unes nomades,
les autres sédentaires qui habitaient la zone de forêts
at de marécages comprise entre l’Océan arctique et la
kaute Volga, couvrant la moitié de la Russie actuelle, ne
joua aucun rôle dans les invasions. L'autre variété était
formée de peuples de l’Asie Orientale et Centrale, Huns,
Avares, Bulgares, Khazars, Petchenègues, Magyars, Mon-
gols, Avares, qui ue furent pour la plupart que des rava-
geurs. Ne connaissant que la vie nomade, n’ayant pour
richesse que leurs troupeaux, féroces et cruels, ils tiraient
de la guerre et des rapines leurs principaux moyens d’exis-
tence. Groupés en hordes ou fédérations de tribus, qui
pouvaient mettre sur pied jusqu’à 2.000 guerriers chacune,
et qui étaient composées elles-mêmes de centaines de
familles patriarcales, ils reconnaissaient l’autorité d’une
aristocratie de chefs ou de rois (khans, khagans ou juges),
qui dirigeaient leurs migrations. La rage de la destruction
animait ces races de proie, dont les membres considéraien t
comme une honte le fait de n’avoir jamais tué d’ennemi, ou
se faisaient gloire de boire dans le crâne des vaineus et de
guspendre des peaux humaines, en guise de trophées, au
poitrail de leurs chevaux. Ils furent, suivant le mot attri-
bué à Attila, « les fléaux, de Dieu » ; ils ne semèrent que les
ruines, et il ne resta de leurs invasions que le souvenir
d’une œuvre de mort sauvage et stupide.
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Les races slaves; leur organisation économique et sociale ;
leur rôle dans la transformation de l'Europe. — Bien plus
profonde et moins négative devait être l'influence des races
slaves.
Celles-ci, d’origine indo-européenne, avaient vécu jus-
que-là obseurément dans la grande plaine de l’est de