Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

156 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL 
(le bien de service), qui comporte des charges auxquelles le 
fief n’est pas soumis et qui sont analogues par certains 
sôtés à celle de la tenure serve de France. 
Le morcellement des grands domaines seigneuriaux en 
tiets. — Une multitude de copartageants participent à la 
propriété nobiliaire. Le régime féodal est fondé sur une 
hiérarchie plus ou moins compliquée de suzerains et de 
vassaux, unis entre eux par les liens de l'hommage et de la 
fidélité (foi), par la prestation d’un serment et par les 
obligations définies dans leur contrat. Il faut au seigneur 
des soldats et il ne les obtient qu’en leur concédant une 
part de ses domaines. Il ne peut exiger d’eux le service 
militaire (lost), l’assistance à son tribunal et à sa cour, 
les aides dont il peut avoir besoin dans les circonstances 
importantes de sa vie, le logement et la nourriture (gite 
et procuration), pour lui-même et pour sa suite, en cas de 
voyage, qu’en distribuant au vassal uné part de propriété 
suffisante pour permettre à celui-ci de s’entreténir, de 
s’équiper et de faire vivre sa famille. La grande propriété 
ast, pour le noble, la force économique par excellence, 
mais elle se démembre de plus en plus, puisque le suzerain 
est obligé dé se constituer des ressources militaires et 
qu’il ne peut le faire qu’en concédant des fiefs. Chaque 
fois qu’il acquiert un vassal, il perd une parcelle de ses 
terres. Les légères redevances en argent qu’il tire de ce 
dernier en cas de transmission, de vente, ou dans d’autres 
circonstances, sont loin de compenser, en effet, la perte de 
revenu foncier qu’il subit en constituant un nouveau fief. 
Le nombre des propriétaires nobles va donc sans cesse 
grandissant, par l’effet de la propagation du régime féodal. 
En France, au-dessous d’une quarantaine de grands fiefs 
(duchés et comtés), existe ainsi une masse énorme de 
domaines seigneuriaux, détenns par des châtelains, des 
vicomtes, des avoués et des chevaliers. Au commencement 
Au XII siècle, un duc d’Aquitaine emmène 12.000 de ces
	        
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