Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

CHAPITRE III 
L'ÉTAT PRINCIER ÊT MONARCHIQUE ET L'ÉGLISE; LEUR 
ACTION SUR LA TRANSFORMATION DU RÉGIME DU 
TRAVAIL. 
La condition première, pour stimuler l’activité et le 
progrès du travail était la formation d’une autorité tuté- 
laire, capable d’assurer aux masses la protection et l’ordre 
nécessaires. 
La mauvaise organisation du gouvernement féodal et son 
influence sur la condition des masses laborieuses. — Le 
gouvernement féodal se montra impuissant pendant 
plus de deux siècles à réaliser cette condition. Construe- 
tion de circonstance, née de dangers imminents, il laissait 
trop de prise aux excès de la force et aux appétits de 
milliers de petits souverains locaux sans foi ni loi. La 
féodalité avait assurément apporté dans la société médié- 
vale certains principes de progrès. En France surtout, 
d’où elle rayonna ensuite sur l’Occident, la civilisation 
féodale fit prévaloir sur l’antique conception gréco-romaine 
de l'État omnipotent, maître absolu des individus, la 
notion nouvelle d’une association politique fondée sur la 
liberté et sur les obligations réciproques des hommes, 
volontairement liés par les conditions des contrats. Elle 
favorisa la renaissance du sentiment de la dignité humaine 
et des énergies individuelles, du dévouement et de la 
discipline volontaires, de la fidélité et de la loyauté entre 
suzerains et vassaux. Sous l’influence de VÉglise, l’insti-
	        
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