Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

208 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL 
produit de luxe. Ils achètent et revendent les blés, les vins, 
les huiles, les épices, le sucre, les matières premières, bois, 
laine, soie, coton, lin, chanvre, métaux, drogues tincto- 
riales et médicinales, les produits fabriqués, lainages, 
soieries, cotonnades, toiles, métaux et cuirs ouvrés, verre- 
ries, objets d’art et bijoux. Ils sont entrepreneurs de trans- 
port sur terre et sur mer. Ils pratiquent l'assurance 
terrestre et maritime. Ils commandent ou organisent les 
grandes entreprises industrielles et commerciales. Ils se 
chargent du recouvrement des effets de commerce et de la 
liquidation des créances. Ils ouvrent des comptes courants 
et règlent par voie de virement ou de compensation les 
opérations des marchands. Ils délivrent et acceptent les 
lettres de change. Avec les Templiers, ils ont créé les pre- 
mières banques de dépôt et d’escompte, organisé le crédit 
public et privé. Ils reçoivent en garde, moyennant reçus, 
et restituent à première vue les objets précieux et l’argent. 
Ils pratiquent non seulement les prêts sur nantissement, 
mais encore les prêts sur hypothèque et sur marchandises, 
à des conditions variables qui vont de 4 p. 100 à 175 p.100. 
Leur clientèle s’étend à toutes les classes aisées ou riches, 
comme aux collectivités. [ls ont pour débiteurs des répu- 
bliques municipales, telles que Florence ou Gênes, des 
communes, comme Rôuen, aussi bien que des évêques et des 
abbés. Un archevêque de Cologne doit au XIII° siècle plus 
d’un million à des banquiers italiens, des évêques français 
ou anglais des centaines de mille francs. Les plus grands 
seigneurs, comtes de Flandre et de Champagne, ducs de 
Bourgogne leur ont emprunté des sommes énormes pour le 
temps. Les papes, les empereurs, les rois de Naples, de 
France et d’Angleterre ont eu ces banquiers pour créan- 
ciers. Ils ont avancé à Charles TV le Bel près de 2 millions 
en une année, à Édouard Ier plus de 6, à Édouard III plus 
de 10, et en 1340 le souverain anglais qui leur doit « la 
valeur d’un royaume », près de 60 millions, ne peut se tirer 
de cette situation que par la faillite.
	        
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