250 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAU
s’arroge le pouvoir d’arrêter au passage et d’acquérir de
préférence les produits d’alimentation et les matières
premières. Elle s’assure des monopoles de transport,
d’achat et de commerce. Les gbuvernements urbains
réservent aux membres de la collectivité le droit d’acheter
et de vendre, confèrent aux patrons et aux ouvriers le
privilège d’exercer les métiers et de former des corpora-
tions. Pour les commerçants et les fabricants, ils créent
des ports, des halles, des marchés, des routes, parfois des
canaux, des services de messageries et de transports ; ils
favorisent l’organisation de banques ; ils stabilisent la
monnaie. Ils défendent au dehors les intérêts, la personne
ot les biens de leurs commettants.
Ils considèrent le commerce et l’industrie comme des
fonctions qui doivent s’exercer pour l’avantage commun
de la collectivité. Aussi, par un ensemble de règlements qui
fixent les salaires, les profits, le prix des objets, la répar-
tition des achats de matières premières, la fabrication
technique des produits, les ventes sur les marchés, s’ef-
forcent-ils d’empêcher les accaparements, les spéculations
abusives, les malfaçons, l’anarchie dans la production: et
les échanges, de manière à maintenir dans la cité une
sorte d’égalité économique, de discipliner et de coordonner
les efforts individuels, d’en accroître l’efficacité pour le
plus grand bien de la communauté. Ils ne négligent pas les
intérêts des consommateurs. Ils assurent à ces derniers,
par la réglementation des marchés, des droits de préemp-
tion ; ils cherchent à garantir la publicité et la loyauté
des transactions ; ils visent à procurer aux masses des
approvisionnements réguliers et à bon marché.
Les résultats de l'émancipation et la puissance des États
urbains. La renaissance et la prospérité de la vie urbaine ;
son influence ‘générale. — Cette préoccupation dominante
de la politique urbaine, qui attribue aux intérêts écono-
miques la première place, a donné les plus beaux résultats.