Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

ÉVOLUTION DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE 379 
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florins (plus de 3000 fr.) pour ouvrir boutique. Les étapes 
exigées du candidat à la maîtrise se multiplient et s’al- 
longent. Le compagnonnage et l’apprentissage deviennent 
l’un et l’autre obligatoires ; d’une durée réduite pour les 
fils de maîtres, ils se prolongent parfois jusqu’à 12 ans 
pour les autres. Compagnons et apprentis sont astreints 
à des examens, à des droits d’entrée, à des redevances, 
qui permettent aux maîtres d’exercer sur eux une auto- 
rité despotique. Tout est combiné pour maintenir dans 
une situation sans issue la masse des ouvriers, à Pavantage 
d’un petit nombre de privilégiés qui se sont réservé les 
bénéfices du travail. C’est seulement dans les métiers libres 
et dans un certain nombre de corporations, que la commu- 
nauté de la vie, la modestie des entreprises, le petit 
nombre des compagnons et des apprentis maintinrent la 
sordialité et l’équité des rapports d’autrefois. 
Antagonisme et séparation des patrons et des ouvriers ; 
les compagnonnages et les confréries ouvrières. — Mais 
partout où triompha le monopole patronal, les com- 
pagnons entrèrent en conilit avec les maîtres, ou bien 
ls constituèrent une classe dont les intérêts se distin- 
guèrent de ceux des employeurs. Les règlements corpo- 
ratifs ne servaient plus en effet alors qu’à faire peser sur 
l’ouvrier un joug intolérable, en l’empêchant de disposer 
de son travail pour d’autres que le maître, qui le main- 
tenait dans une sévère dépendance, qui lui refusait, comme 
il arriva après la peste noire, l'augmentation légitime des 
salaires, qui ne lui accordait plus dans les assemblées du 
métier et même dans les confréries qu’une place humiliée. 
Blessé dans son amour-propre, atteint dans ses intérêts, 
le compagnon chercha dans des organisations rivales de 
la corporation les garanties de liberté, d’égalité, d’équité 
et les moyens de défense que le métier privilégié ne lui 
réservait plus. C’est au dernier siècle du moyen âge que 
commencent à se multiplier les associations de compa-
	        
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