Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

44 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE 
priété commune qui appartenait à l’État et aux collee- 
tivités alla diminuant progressivement. Les domaines 
impériaux ou fiscaux, comme on les nommait, bien qu’ils 
fussent souvent très considérables par suite des conquêtes, 
des confiscations, des deshérences, de la dévolution des 
terres vacantes à l’Etat, s’amoindrissaient en général à 
cause de la munificence intarissable des empereurs à 
l’égard de l’Église ou des concessions continuelles de béné- 
fices, faites au profit des officiers et des soldats. Les 
biens des municipes (cités et curies), puis ceux des nom- 
breuses communautés rurales groupées autour des bourgs, 
chefs-lieux des districts (métrocomies), qui succèdent aux 
cités, bien que placés sous la protection de la loi, échappent 
avec la plus grande difficulté aux entreprises du fisc, et 
surtout du clergé ou des grands propriétaires. Toutefois, 
à force d’énergie et de ténacité, les communes parviennent 
à conserver une partie de ces pacages, de ces bois, de ces 
champs et de ces prés communaux, si utiles pour la masse 
des habitants des campagnes peu fortunés. 
Malgré tout, la concentration de la propriété foncière fait 
de rapides progrès. Les grands domainess’aceroissent au pro- 
fit de l’Église et de l’aristocratie. Déjà fort riche au rve siècle, 
le clergé oriental augmente démesurément sa richesse 
territoriale, au cours du haut moyen âge, grâce à la piété 
des fidèles, des princes, de la noblesse, grâce aux usurpa- 
tions qu’il commet aux dépens des collectivités et des 
individus sans défense, grâce aussi à l’intelligence de son 
administration économique. Lies patriarcats, les 57 métro- 
poles, les 49 archevêchés, les 54 évêchés, les innombrables 
couvents, chapelles, oratoires, églises, voire même les 
simples Jaures ou ermitages, bénéficient de cette formi- 
dable extension des possessions ecclésiastiques, qui sont 
pourvues d’exorbitants privilèges, soustraites à une partie 
des charges publiques, incessibles et inaliénables. Le clergé 
æ même eu l’habileté de se faire donner le droit de prélever 
des redevances (canons) en nature, ou en argent, sur les
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.