56 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN. AGE
lations agricoles de l’Empire byzantin. Elle paraît avoir
êté très variable suivant les époques, très dure aux deux
premiers siècles du haut moyen Âge, plus douce et sortable
aux trois derniers. Elle variait aussi suivant les proprié-
taires. En général, les tenanciers des terres de l’Église et
de PÉtat jouissaient d’une protection supérieure et étaient
l’objet de ménagements peu connus sur les propriétés
de la noblesse. Les paysans byzantins vivaient, tantôt
groupés en villages (choria), tantôt disséminés en fermes et
hameaux (aroi, argiridia), parfois enfin en bourgs fortifiés
(castra) d’où chaque jour hommes et bêtes se rendaient
aux champs. Ils se contentaient d’habitations de pierres
grossièrement assemblées, de pisé et de chaume. Leur nour-
riture était frugale, à base de lait, de fromage, d’œufs, de
légumes, de fruits, auxquels ils ajoutaient du poisson et un
peu de viande. Ils vécurent d’une vie sans horizon, dans
laquelle la religion, les. superstitions, le souci du pain quo-
tidien tenaient, avec les préoceupations familiales, la
première place, satisfaits de leur sort quand ils n’avaient
pas trop à souffrir de la guerre, des fléaux naturels, de la
rapacité du fisc et des propriétaires. Dans la société
byzantine, c’est leur travail discipliné, mis en œuvre sous
la direction d’un État, conscient de son rôle butélaire,
garant de l’ordre et de la paix publique, promoteur de la
colonisation et de là production, qui assura à l’Empire
d’Orient sa principale suprématie économique.