32 LES ORIGINES HISTORIQUES DES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES toire. De même ce que l’on appelait, par exemple dans les villes flamandes ou dans le Nord-Est de là France, le commerce de l'étape : les marchandises s’y accur mulent, attendant le client ; elles n’ont pas été commandées par lui. Bien plus encore lorsqu’il s’agit du commerce d'outre-mer, même à l’époque où il ne sort guère encorê des mers closes, Méditerranée ou Baltique : la galère véni- tienne ou catalane qui se remplit d’une cargaison pour les Echelles, le navire hanséatique qui franchit les détroits da- nois, ne sait pas ce qu’ils vont pouvoir décharger à Alexan- drie, à Beyrouth, à Narva. Que le voyage soit peu fructueux, et l’on emportera, ‘l’année suivante, une moindre quantité de produits de l’industrie occidentale. Donc celle-ci aura des difficultés d'écoulement. Ajoutez que si la plupart des métiers traditionnels ont une production nécessairement limitée, certaines industries font exception. Bien des fois l’on a insisté sur les caractères spé- viaux de l’industrie drapière ; dans un monde économique d’uñe relative stabilité, elle représente de bonne heure un élément dynamique, révolutionnaire. Par l'importance et la complexité de son outillage, par la multiplicité de ses opéræ- tions et son recours à la division du travail, elle est, dès le xvrn° siècle, une industrie capitaliste, une industrie à produc- tion massive et à peu près continue, elle ne peut se contenter du marché local ni même des marchés voisins. Elle travaille pour l’incertain ; elle n’est pas à l’abri des crises. Il en est de même des industries qui naissent ou se dévelop- pent du xv° au début du xvr° siècle, industries de luxe et in- dustries intellectuelles, soierie, imprimerie, papeterie. Wil- Fam Ashley a très bien dit que la révolution économique du xvr° siècle n’était pas autre chose que la forme économique de l’individualisme de la Renaissance. À l’organisation des corps de métier, qui tend à modeler constamment la production sur la consommation, s'opposent des forces nouvelles. ‘ L’imprimeur lyonnais — ou le libraire qui de plus en plus -é substitue à l’imprimeur pour les opérations commerciales _ ne fixe plus le chiffre de ses tirages d’après les com- Mmandes, comme faisait naguère le copiste de manuscrits. Tl säüppute, d'après le contenu et les chances de succès du livré, "un Volume: de Pantaaruel ou une traduction de Térencé.