LES PROBLÈMES DU TRAVAIL 51 firmer que pour une profession. M. des Marez a publié de cu- rieuses correspondances qui établissent l’entente entre les chapeliers bruxellois et ceux de quelques villes flamandes avec leurs collègues parisiens avant la Révolution. 1 semble que la conclusion s'impose. Dans les diverses sé- ries de faits que nous avons rapidement passées en revue : Techerche des matières premières, des débouchés, système Monétaire, essor du capitalisme, organisation du travail, les problèmes économiques qui nous préoccupent ont des origines lointaines. Même pour l'étudiant ès sciences politiques con- temporaines, il vaut la peine de comprendre comment ils se Sont posés depuis la révolution géographique qui, vers la fin du xve siècle, a subitement Tétréci pour nous la planète, de- puis les révolutions techniques qui ont singulièrement élargi le cercle de ceux que ces phénomènes intéressent directement. LA est le grand changement. Aux groupes d'individus qu’attei- Snait jadis une crise commerciale ou bancaire, une crise de Surproduction ou de chômage, ont succédé des foules énormes, Secouées par tous les remous, par tous les orages de la psycho- logie collective. Voilà pourquoi ces problèmes prennent une place de premier plan dans l’histoire er dans les préoccupa- tions de notre temps. De là nous pouvons, semble-t-il, nous élever à une conclu- sion plus hauts et plus générale. Nous pouvohs distinguer, dans les phénomènes économiques, ce qui demeure et ce qui passe. Ce qui demeure, ce sont les besoins humains, disons plutôt les désirs humains, et la recherche des moyens destinés à les satisfaire. Ce qui change, c’est le détail des moyens, et C’est aussi la quantité d'hommes qui sont touchés, de matières et d'outils qui sont mis en branle. Aussi les solutions qu’il faut donner à ces problèmes éternels sont-elles variables avec les époques. Il exista un temps où le mercantilisme fut la vérité, puis un temps pour le libre-échange. Nous avons assisté à un renouveau de l’économie nationale. Sommes-nous en Marche, aujourd’hui, vers une économie internationale? Nous aimerions à le croire, bien que trop de faits contraires nous donnent à tout instant des leçons de modestie et nous enseli- gnent, conclusion suprême et quelque peu décevante pour les esprits dogmatiques, le relativisme des théories économiques.