10% LES ORIGINES HISTORIQUES DES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES et il a emprunté à Lyon autant d’argent à intérêt qu'il peut en avoir. »C). Ce drainage des capitaux lyonnais n’élait sans doute pas étranger à la nouvelle abondance de fonds — « great store of money » — que le même Gresham signale alors à Anvers. L’Anglais W. Herle, s’entretenant en avril à Hambourg avec l’Allemand Rantzau qui revenait d’Anvers, l’expliquait ainsi (2) : Merle se mit à parler de la France ; à quelle pénurie ces longues guerres l'avaient réduite et que les banquiers de Lyon ont trans- porté leur argent à Anvers. craignant peut-être des mesures vio- lentes. Ces transferts avaient amené à Anvers une telle pléthore que des prêteurs étaient priés de recevoir immédiatement le mon- tant de créances qui étaient encore à échéance de 12 à 18 mois, et au taux de 5 % à peine. Il y eut donc, avant le moment où commença la crise politique des Pays-Bas, un renouveau de vie sur le marché anversois, ce qui explique que Ludovico Guicciardini, en 1566. n’ait pas signalé de symptômes inquié- tants. Mais les répercussions de la crise étaient particulièrement dures pour les banquiers allemands. Le premier qui fut tou- ché fut Franz Tucher ; grâce à l'intervention de son frère Lazare, il obtint de payer un tiers en espèces, le reste en obli- cations garanties et échelonnées sur trois ou quatre ans. Puis vinrent les Zangmeister, dont nous connaissons la participa- tion aux affaires françaises. Puis Jacob THerbrot, ancien bourg- mestre d’Augsbourg. Ehrenberg a fait le compte de ces fail- lites qui Falayèrent l’Allemagne dù Sud de 1560 à 1565, suite naturelle de l’inflation. Comme l’écrivait en juin 1561 je Tu- cher de Nuremberg au Tucher d'Anvers, pendant les guerres, quand les souverains emprun'aient à gros intérêt, tout le monde a voulu s’enrichir, petits et grands, et on n’a pas prévu cette vague de banqueroutes, Vague européenne, à la- quelle échappe la seule Angleterre d’Elisabeth. de Cecil. de Thomas Greshaim. (4) Cal, ne 618. , () Ibid, 7 avril 1560, W. Herle to Thomas Parry. Lire Rantzow et non Rantrnin.