2 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE L'Empire romain à la fin du IVe siècle. — Formé d’un ensemble de pays qui s’étendaient sur 3 millions de kilomètres carrés, l’Empire romain occupait encore au commencement de cette période une partie de l’Eu- rope, environ un quart (2.400.000 kilomètres carrés), composée des régions les plus fertiles, à savoir : la Grèce, la Macédoine, la Thrace, les pays Balkaniques et Danu- biens qui formaient les préfectures d'Orient et d’Illyrie, et en Occident, l’Italie avec ses îles, l’Espagne, les Gaules, la Grande-Bretagne, qui constituaient deux autres pré- fectures. Le tout était divisé en 9 diocèses, 71 provinces et plus de 200 territoires (cités). L'Empire avait comme extrêmes limites, au nord le cours du Danube et du Rhin, et dans les Iles Britanniques, la ligne du Forth et de la Clyde. Au delà, sur les trois quarts du continent européen, régnait encore la barbarie. Cet empire, que le christia- nismé venait d'appeler à une vie morale supérieure, avait réalisé dans le domaine de la civilisation quelques-uns des plus grands progrès que l'humanité ait jamais accom- plis. Il avait, pour la première fois, institué un gouverne- ment qui avait plié les volontés individuelles sous le règne de la loi, et fait triompher sr l’anarchie de la cité antique, le principe de l’unité politique et de l’autorité. Il avait créé la première grande association politique, formée de plusieurs millions d'hommes libres, « frères et cousins du peuple romain », devenus dès le IT° siècle tous égaux en droits, soumis aux mêmes lois, admis à l’exercice des mêmes libertés civiles, protégés par une justice équitable contre toute autre supériorité que celle de l'État. Il s'était même élevé, sous l’influence des généreuses idées du stoïcisme et du christianisme, jusqu’à la conception de la fraternité humaine et d’une humanité composée de tous les peuples civilisés. Il avait fait régner partout l’ordre et la paix; il avait assuré la sécurité des popu- lations. Il avait provoqué ainsi dans l’ordre social et éco- nomique de merveilleux progrès, dont les effets n’avaient