BYZANCE, LA RÉORGANISATION DU TRAVAIL 43 les Alpes dinariques, les Balkans, le Pinde, la Lucanie et la Calabre. Les princes et les grands seigneurs avaient de beaux pares. On retirait des forêts des bois de construction. La pêche était florissante dans la mer Noire, l’Archipel, la mer Tonienne, l’Adriatique. Partout, l’élevage des porcs et des bêtes à laine prospérait, spécialement dans les régions des forêts et des plateaux. On élevait abondamment le gros bétail dans les plaines de Thrace, de Mésie, de Macédoine, de Béotie, d’Elide, de Messénie, d’Italie méridionale. Les empereurs et les grands propriétaires tenaient à honneur d’entretenir des haras, d’élever des chevaux de course et d’armée : ceux de Thrace et de Péloponèse étaient célèbres. Le miel de Grèce n’avait rien perdu de son renom. La Thrace, la Macédoine, la Thessalie, la Messénie, l’Apulie, la Sicile, la Campanie étaient toujours les plus riches greniers à blé d’Europe. Nul pays chrétien ne pou- vait rivaliser avec l’Empire d’Orient pour les cultures fruitières. Les-fruits de l’Archipel, de la Grèce, de l’Italie méridionale, amandes, citrons, oranges, figues, raisins secs faisaient l’objet d’une active exportation. Les vins parfumés et liquoreux de Lesbos, de Samos, de Grèce, de Sicile avaient une renommée universelle. C’était l’Em- pire d’Orient qui tenait la première place pour la culture des plantes tinctoriales et médicinales, qui avait dans le monde chrétien le monopole de celle de la canne à sucre, du coton, du mûrier et de l’_éducation du ver à soie. C’est de la production agricole qu’il retirait la majeure part de cette richesse qui lui valut au moyen âge tant d’admira- teurs et d’envieux. La répartition de la propriété foncière dans l'Empire d'Orient. Les domaines de l'Etat et des communes. La grande propriété de l'Eglise et de l'aristocratie. — Cette renaissance économique fortifia en Orient le principe de la propriété individuelle à la romaine, sur laquelle le possesseur avait un droit absolu, tandis que la pro-