L’ESSOR DU COMMERCE 203 loppe avec une intensité plus grande encore que la cireu- lation par voie de terre, à cause de sa rapidité plus grande et de la capacité de transport des bateaux, cing cents fois supérieure à celle des bêtes de somme, qu’on emploie sur les chemins. Les rivières navigables sont améliorées par la construction de barrages, de plans inclinés, de portés marinières, à défaut d’écluses à sas encore inconnues. Au moyen de barques d’un faible tirant d’eau et de type très variés, de nombreuses compagnies de transport, des Hanses, telles que celles des marchands de l’Eau de Paris, de la Basse Seine ou de Rouen unies en 1315, véhieulent toutes sortes de produits et de marchandises. Depuis le Guadalquivir, l’Ebre et le Pô, jusqu’aux fleuves allemands du Nord, tout le réseau fluvial de l’Occident devient, sur- tout depuis le x1r° siècle, le théâtre d’une activité prodi- gieuse. Des villes d’éfapes, des ports fluviaux, tels que Crémone, Arles, Niort, Douai, Madines, Duyisburg, Cologne, Francfort, Ratisbonne, ‘se développent grâce à Pintensité de la navigation. Les premiers services plus ou moins réguliers de messageries, de courriers, de roulage s’orga- nisent par les soins de corporations ecclésiastiques mar- chandes, urbaines ou même des États. La poste apparaît en Italie au x11° siècle et vers 1237 en Allemagne. Des hospices et des refuges, analogues à ceux qu’aæ fondés saint Bernard de Menthon dans les Alpes, se multiplient aux passages des monts. Les voyages gagnent en facilité et en célérité. Le roulage peut dès lors transporter des marchandises pesantes en 35 jours de Paris à Gênes. Les courriers des banques franchissent en 5 où 6 jours la dis- tance de Florence à Naples et les convois des négociants y arrivent en 10 ou 12 ‘jours. L'amélioration de la circulation monétaire et du crédit. — Le commerce trouve dans l’extension de la frappe et de la circulation de la monnaie, ainsi que dans la nouvelle organisation du crédit, des moyens d'expansion jusque-là