234 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL L’essor des industries du cuir, du bois, de la terre et du verre. — Le travail des-peaux et des cuirs, pratiqué dans une foule de régions où prospèrent la tannerie et la cor- roierie, spécialement en Italie, en France et en Allemagne, donne lieu à l’ouverture d’une foule d’ateliers, dont les plus célèbres sont ceux de Paris pour les fourrures et les pelle- teries ; de Paris, de Florence, de Naples, de Valence, de Cordoue, de Saragosse et de Barcelone pour la sellerie, le harnachement, la chaussure ; de Cordoue et de Venise pour les cuirs dorés, qu’on fabrique aussi dans les Deux- Siciles et en France. L'industrie des constructions navales s’organise dans l’Occident. Celle du mobilier, où excellèrent les menuisiers et les huchiers français, italiens et flamands, hérite des Byzantins, de même qu’au x1TT° siècle, les mosaïstes et les céramistes italiens et espagnols supplantent à Palerme, à Pesaro, à Lucera, à Valence, à Tolède, à Séville, à Calatayud, à Majorque, les artistes grecs. Les verreries surgissent en France et se livrent à la fabrication du verre commun, tandis que Venise dérobe à Byzance, dès le XI® siècle, le secret de la miroiterie et de la verrerie artis- tique, et fonde, en 1292, les célèbres ateliers de Murano. Les ivoiriers parisiens et italiens ont à la même époque dépassé leurs prédécesseurs byzantins. Suprématie de l'Occident dans les industries d'Art. — Enfin, dans le domaine des industries d'art, l'Occident ra- vit à l’Orient l’originalité et la suprématie de la produe- tion. La France y exerce une primauté reconnue de tous. Elle couvre la chrétienté des admirables monuments de son architecture romane et gothique, de sa sculpture, de sa peinture sur fresque et sur verre. Ses maîtres, venus de centaines d'ateliers organisés dans les abbayes, dans les villes et les provinces, vont partout, avec des milliers d’ouvriers, attester par leurs travaux la supériorité de l’industrie française (opus francigenum). C’est encore la