CHAPITRE VII L'ORGANISATION ET LA CONDITION DES CLASSES COM- MERÇANTES ET INDUSTRIELLES DU XI° AU XIV@ SIÈCLE EN OCCIDENT. Unies pour conquérir leur émancipation, les classes commerçantes et industrielles s’organisèrent définitivement après la victoire. Tandis que leurs syndicats devenaient des organismes légaux, les éléments dont elles se composaient se groupèrent d’une manière distincte, suivant leurs affi- nités naturelles. Les plus riches formèrent une véritable aristocratie, un patriciat. De leur côté, les masses consti- tuèrent une vaste démocratie de métiers libres et de cor- porations jurées. Formation, composition et puissance du patriciat et de la gilde marchande. Son œuvre dans les villes. — Pen- dant un siècle et demi environ, parfois davantage, ce fut le patriciat qui occupa la première place. Il présenta, suivant les pays, des caractères différents. En Italie et en France méridionale, la petite noblesse des chevaliers (milites), qui avait pris la direction du gouvernement éman- cipateur, en profita, dans la plupart des villes, pour acca- parer le gouvernement municipal. Propriétairedes domaines ruraux de la campagne, elle avait, dans l’enceinte des cités, des palais-forteresses, formés d’énormes blocs de pierre, surmontés de hautes tours carrées, ornées de plateformes et de créneaux, auxquels on n’avait accès que par des portes étroites, véritables poternes garnies d’anneaux de fer.