TRANSFORMATION DE L'ORIENT ET DU NORD = 339 comprenait au vi siètle, 550.000 et au x°, 8 à 900.000. La majeure part d’entre eux étaient des hommes libres, H y en avait 200.000 en Danemark, possesseurs de 12.000 domaines au IX° siècle. Is étaient de caractère fier, peu enclins au travail, vivaient de chasse ou de guerre, ne reconnaissaient au-dessus d’eux que l’autorité de rois, de chefs de tribus (jarls), de nobles (adelings), de riches pro- priétaires et de compagnons de guerre (houskarls, lande- men), de princes dépourvus de privilèges, qui ne se distin- guaient de l’homme libre que par la richesse, la tradition ou la fonction. La culture des terres et l’élevage du bé- tail étaient abandonnés à des esclaves (bryte), ‘ descen- dants des populations aborigènes soumises, de prisonniers d e guerre, de condamnés ou de débiteurs insolvables. Long- temps, les Scandinaves avaient vécu dans un état de bar- barie, qu’aggravait leur religion sanguinaire, l’odinisme. Ils avaient été la terreur de l’Europe chrétienne. Ces pirates, ces rois de la mer, avaient porté le ravage et la mort depuis le Dniepr jusqu’aux côtes d’Espagne. Ils avaient formé au x° siècle de nouveaux établissements à l’ouest de l’Europe et en Russie. Ils créèrent enfin les premiers Etats stables au Nord, les trois royaumes de Suède. de Norvège et de Danemark. L'influence de la civilisation occidentale dans les Etats scandinaves ; leur transformation économique et sociale. — En adoptant, non sans difficulté, le christianisme, ils subirent l’action de la civilisation occidentale, qui leur fut ap portée par les Anglo-Saxons, les Allemands et les ordres monastiques français. Le premier bienfait de cette évolu- tion fut la conquête du sol par la colonisation. Sous l’im- pulsion des princes et des moines, les associations de paysans s’appliquèrent à protéger par des digues les côtes basses de Seeland et du Jutland, à dessécher les marais, qui furent convertis en prairies, à créer sur les rivières des pêcheries et des moulins. De toutes parts, les colonies