358 LA FIN DU MOYEN AGE navigation fluviale est assurée par de grandes compagnies de transport, qui creusent et balisent le lit des rivières et qui aménagent des ports fluviaux. Les premiers sas à écluses sont inventés en Lombardie ; le premier canal de naviga- tion maritime s’ouvre entre la Baltique et l’EIbe. Rien que sur la Loire on transporte au xrv® siècle annuellement pour 9 millions de francs de marchandises. Si la guerre a détruit la vitalité de nos foires de France, et notamment de celles de Champagne, d’autres prospèrent en Italie, en Suisse, en Allemagne et en Espagne, en parti- ulier à Florence, où on fait pour 15 ou 16 millions d’affaires, à Genève, à Cologne, à Francfort et à Bruges. Malgré une législation douanière incohérente. et un régime souvent empreint de l’ancien exclusivisme, les colonies de marchands étrangers sont l’objet de ménagements ou de faveurs. Des traités de commerce rapprochent les États. L’économie d’argent se répand dans les pays civilisés. On a calculé que, dès cette époque, 15 à 40 p. 100 des transactions se font en numéraire, et que le stock monétaire circulant à atteint, au Xvè siècle, la valeur d’un milliard de franes en Occident. L’anarchie a décru dans le système des monnaies, grâce à l'emploi croissant des grosses espèces métalliques et à la diffusion des. monnaies internationales, florins et ducats italiens, dont le titre a été fixé d’une manière invariable. Le prêt sur gages et à la petite semaine n’est plus guère utilisé que par les particuliers obérés ; la royauté du Juif et du Lombard décline, bättue en brèche par les monts- de-piété et les banques populaires qui se créent en Italie et en Allemagne. Des formes moins onéreuses de crédit se généralisent, tels que les prêts en commandite et à la grosse aventure, les avances sur marchandises et sur titres négociables. Les lettres de change deviennent les souples instruments de la circulation commerciale ; elles permet- tent de régler sans transport d'argent les opérations des marchands et des banquiers, et de mobiliser les valeurs représentées par les produits d’échanges. Le commerce