396 LA FIN DU MOYEN AGE riches en herbages, de même que celui des bêtes à cornes dans la zone alpine et dans les pays de l’Ouest, qui sont les fournisseurs de viande et de lard ou de graisse du reste de l’Europe. Aux Pays-Bas, on invente l’art d’engraisser le bétail au moyen des navets et des légumineuses. Ailleurs ce sont les races laitières qui dominent. La pénurie de main-d’œuvre, consécutive à la peste noire, la modicité du personnel et des frais qu’exige l’entretien du bétail ovin, la demande croissante et le haut prix des laines amènent un développement extraordinaire d’ane des formes de la cul- ture pastorale, l'élevage du mouton. Dans la plupart des pays européens, cet élevage retrouve un regain de faveur et les pâturages se substituent même aux céréales, en Italie méridionale, dans la Campagne Romaine, dans les Castilles et le Haut-Aragon, enfin en Angleterre. En Espa- gne, la grande association (la Jfestæ) des éleveurs s’organise et groupe au xve siècle 2.694.000 bêtes à laine sur les 10 millions que possède alors la péninsule. En Angleterre, les grands propriétaires alléchés par un système d’économie rurale qui leur donne 8 à 12 fois plus de revenu que la pro- duction du blé, entretiennent des troupeaux de 4.000 à 25,000 têtes. Les Anglais exportent en 1400 jusqu’à 130.000 'sacs de laines fines, pesant 364 livres chacun, et deviennent les maîtres du marché. au-dessus des Espagnols. Des pays neufs de leur côté portent leurs efforts vers la culture des céréales. La Prusse, la Pologne, la Hongrie se placent désormais parmi les grands pro- ducteurs, à côté des’ anciens centres de production, tels que la France. Aux Pays-Bas et en Angleterre, où l’on applique les procédés de la culture intensive, on parvient à obtenir des rendements de sept pour un, au lieu de quatre pour un. L’horticulture, la floriculture, l’arboriculture se développent dans les régions riches de l’Occident, où commence la réputation des fleuristes fla- mands, des pépiniéristes de Nuremberg et d’Augsbours.