Full text: Les origines historiques des problèmes économiques actuels

78 LES ORIGINES HISTORIQUES DES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES 
mandes, des banques hostiles à l’Empereur, protestantes ou, 
comme nous disons, smalkaldiennes : l’infidèle employé des 
Imhoff y devint « le bon Allemand », Jean Cléberger. Mais 
aussi les éclectiques, ceux pour qui l'argent n’a pas d’odeur, 
et qui spéculent sans vergogne sur les différences entre Anvers 
et Lyon. À côté d’eux, les Suisses, etc. 
Le rôle de cette place dans la politique des Valois est si 
considérable que, lorsqu’en 1557 Emmanuel-Philibert essaie 
de déterminer Philippe IX à tenter un coup de main sur Lyon, 
il fait valoir cet argument : « En prenant cette ville, on en- 
lève au roi de France presque tous les moyens qu’il a de se 
procurer de l’argent »/ car « il y a là quantité d’argent et 
beaucoup de riches marchands » . 
La position internationale de Lyon aboutit à une création 
originale et grosse d’avenir. Aux monnaies réelles, différentes 
de poids, d’aloi, d’usure — fractions changeantes, au gré des 
ordonnances, d’une même masse métallique, — la banque 
lyonnaise réussit à substituer ou à Superposer une monnaie 
unique, monnaie de compte idéale et invariable, un mètre 
international des valeurs : l’écu de marc, à 65 écus au marc, 
qu'il s’agit de traduire en monnaies réelles, soit en espèces 
métalliques, soit en lettres de change. C’est donc par rapport 
à cet écu de marc, ancêtre du bankgeld d’Amsterdam, que 
se calcule, à tout moment, le change de Lyon sur les princi- 
pales places européennes et que se règlent les arbitrages : « Et 
le prix desdictz ducats (de la Chambre apostolique) est plus 
haut ou plus bas, ainsi que se trouve que l’argent est cher 
ou à bon marché, et selon les affaires qui survienrent ès 
royaumes et pays, soit pour les affaires de la guerre ou aultre- 
ment… » (2). 
En dehors des prêts à l’Etat, la banque lyonnaise jouait 
déjà un rôle considérable dans les négociations commerciales, 
Un auteur anonyme, une sorte de fonctionnaire des 
douanes ‘*), qui écrit en 1551, et qui partage contre le nrêt à 
(M) EMMANUELE FiuisEnTo, ! diari delle campagne di Fiandra, éd. Bru- 
nelli. Turin, 1928, 
(2) Extrait d’un manuscrit dont une partie avait été publiée en 1894 
par M. CramgenLann dans la Rev. de géographie, 1892-1895, et dont une 
autre, copiée par le même érudit et relative à la banque et aux changes, 
à paru par nos soins dans la Revue historique, mars-avrit 1928. 
(8) Un « visiteur des ports », auteur du manuscrit ci-desssus cibé.
	        
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