Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

130 LE TRAVAIL PENDANT LE HAUT MOYEN AGE 
affranchit parfois du droit de succession (mainmorte) pour 
leur pécule. Déjà, à ce degré de l’organisation industrielle 
domaniale, les ateliers peuvent produire ‘assez pour vendre 
le faible excédant de leur production. 
La disparition et les survivances de l'artisanat urbain. — 
En présence de la concurrence de l’industrie familiale 
et de l’industrie domaniale, la fabrique urbaine, devant 
laquelle se sont fermés d’ailleurs les débouchés, a langui 
et a disparu, ne survivant que sur quelques points et dans 
quelques régions, où se maintiennent les vestiges de la 
civilisation romaine. Elle renaît timidement pendant la 
période carolingienne, sans parvenir à.prendre un large 
essor. Les anciennes manufactures impériales ont disparu. 
La classe manufacturière qui existait avant les invasions. 
n’existe plus en général. Les collegia opificum ou corpora- 
tions romaines ont été dissoutes presque partout. Les 
artisans ont été réduits à la condition servile, quand ils 
sont demeurés dans l’enceinte urbaine, et ils paient des 
redevances à l’évêque ou au seigneur. Cependant le travail 
at l’artisanat libres se sont maintenus, à l’état sporadique, 
en quelques lieux, soit en Gaule, soit en Espagne, soit sur- 
tout en Italie. À Naples, au commencement du vIr° siècle, 
il y a encore des corps de métiers (arti), tels que celui des 
savonniers ; à Ravenne, au VII siècle, on signale celui des 
pêcheurs. Les artisans de Comacchio sont libres d’aller d’une 
ville à l’autre pour y travailler, y peuvent acquérir et 
vendre des terrés. Dans les deux cents dernières années 
du haut moyen âge apparaissent aussi des artisans, habi- 
tant des bourgs (vici) industriels, comme à Saint-Riquier 
ou à Corbie, créés sur le domaine, ou bien des villes (castra) 
placées en dehors des domaines. Ces ouvriers seigneuriaux, 
les uns entièrement libres, les autres à demi libres, souvent 
ambulants, appelés à exercer leur métier où on les demande, 
ne sont astreints qu’à certaines redevances en argent ou 
en nature. Tels sont ceux qu’on rencontre à Soissons. à
	        
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