Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE EN OCCIDENT 137 
à intérêt, en vertu d’une tolérance intermittente. En 
Espagne, le prêt à la grosse aventure est connu. Le numé- 
taire, d’abord fort rare, souvent réduit au stock des 
anciennes monnaies romaines, s’accroît légèrement, lors- 
que les rois, dans tout l’Occident, réorganisent les 
ateliers et entreprennent la frappe des espèces, du sou 
d’or et d’argent, puis, à partir de l’époque carolingienne, 
du sou d’argent seulement, qui devient l’unité monétaire. 
La valeur intrinsèque de ce dernier équivalait à 4 fr. 30 ; 
sa valeur relative à 28 fr. 30 ou à 43 fr. 50. Mais 
comme les métaux précieux manquaient, le numéraire 
en circulation demeura insuffisant, et on fut encore sou- 
vent contraint de recourir au système du troc des mar- 
rhandises. Malgré l’adoption des poids et des mesures 
romaines par les Barbares, le désordre est tel dans les 
États d'Occident, que le muid carolingien en arriva à 
représenter deux fois la capacité de lantique modius, et 
que le poids de la livre varia entre 327 et 400 grammes, 
de sorte que la fraude avait beau jeu. 
Les moyens de transport rapides des Romains n’existaient 
plus. Les messageries impériales, un moment restaurées par 
Théodoric en Italie, ont disparuen Gaule dès le vre siècle. Les 
Carolingiens ont tenté de remettre en état, au moyen des 
prestations, les routes romaines dégradées et d’en assurer 
l'entretien. Ils ont, de même que les rois Visigoths, régle- 
menté la largeur des chemins et les ont mis, ainsi que les 
Îleuves navigables, sous la protection du droit public. 
Mais ces prescriptions n’ont pas été longtemps observées, 
et les voies de toute sorte ont été laissées à l’abandon. Les 
transports, lents et malaisés, se font à dos d’homme ou au 
moyen de bêtes de somme, où encore de lourds chariots 
attelés de bœufs et de chevaux. Comme aux époques pri- 
mitives, on préfère souvent la voie fluviale à celle de terre. 
Moines et marchands l’utilisent volontiers, et de véri- 
tables flotilles, qui ont leurs lieux d’étape (portus), cir- 
tulent sur les ’rrandsg fleuves de Gaule et de Germanie
	        
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