202 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL
régulariser le commerce, surtout celui des laines, avec les
Iles Britanniques. Sur ce modèle se créèrent aussi la
fameuse Ligue Hanséatique allemande pour le trafic des
pays du Nord ét de l’Occident, et en Angleterre la Com-
pagnie de l’Etape (1267), qui groupa les marchands anglais
exportateurs des beurres, des fromages, des viandes salées,
des laines et des métaux bruts, dont les Britanniques
approvisionnaient les marchés de vente (étapes) qui se
trouvaient à Calais, à Bruges, à Anvers et à Dordrecht.
La restauration des moyens de transport. — Des efforts
méritoires furent faits, sous l’impulsion des grands feu-
dataires et surtout des gouvernements urbains, des asso-
ciations . marchandes, de l’Église et des chefs d’États
monarchiques, pour rétablir les voies terrestres et flu-
viales, ainsi que les moyens de transport. En France
apparaissent les premières routes royales ; dans les Deux-
Siciles, en Allemagne et aux Pays-Bas, les routes militaires
ou nationales (heerstraten). L'Église organise de pieuses
confréries de constructeurs de ponts, les frères Pontites,
dont la plus célèbre est due à un pâtre français du Vivarais,
saint Benézet, qui eut des imitateurs en Italie. Une utile
émulation multiplie les ponts de bois et de pierre pendant
trois siècles, par exemple ceux d’Avignon, de Saint-Esprit,
de Lyon, de Paris, de Tours, de Londres, de Stratford, de
Florence, de Valence d’Espagne. On fait la chasse aux
brigands, on essaie de porter la hache dans la végétation
touffue des péages. Les grandes voies continentales entre
l’Italie, la France et l’Europe centrale par le Genèvre, le
Cenis, le Saint-Bernard, le Saint-Gothard, le Splügen, le
Brenner, sont sillonnées par les caravanes marchandes, de
même que celles des vallées du Rhône, du Rhin, de la
Meuse, de l’Escaut, de la Seine, de la Loire, de la Garonne
vers l’Europe occidentale, ou que celles des Pyrénées
occidentales par Roncevaux et orientales par la Cerdagne,
vers la péninsule ibérique. La circulation fluviale se déve-