L’ESSOR DU COMMERCE 213
tants des banques, le montant des effets à encaisser ou à
acquitter. Une multitude d’emprunts se concluent dans
ces journées, où les prêts sont autorisés et se négocient à
des taux variables entre 6 et 30 p. 100. Une foule de paie-
ments s’y effectuent, de la part non seulement des mar-
chands, mais encore des débiteurs des hautes classes dissé-
minés dans tout l'Occident. Des règlements y autori-
sent les recours contre les récalcitrants et le recouvrement
des dettes. On y acquitte ou on y délivre des lettres de
change ou de foire, revêtues au besoin du sceau officiel. On y
pratique les délégations de créances, les virements par
compensation, les reports d’une foire à l’autre. C’est là
que s’est ouvert la première grande bourse internationale
des valeurs et du commerce. Pendant toute la durée des
foires, une foule cosmopolite ne cesse d’animer les rues
des cités champenoises, s’arrête aux étalages, se presse aux
parades et aux jeux des baladins et des jongleurs, s’entasse
dans les tavernes où foisonnent les folles femmes. Par une
tolérance singulière, les jeux de hasard sont permis et
nulle pénalité ne frappe les amateurs de plaisirs illégi-
times.
Les foires exercèrent de toutes façons une puissance
d’attraction incomparable et marquèrent une des étapes
principales de l’essor du commerce occidental. Elles rappro-
chèrent les classes et les nations ; elles travaillèrent à la
pacification de l’Europe chrétienne. Elles ouvrirent la
voie aux conceptions du droit commercial plus larges
que celles du droit civil. Elles stimulèrent les échanges
internationaux et nationaux, de même que l’esprit d’en-
treprise. Elles contribuèrent à faire cesser Pisolement
économique où avait véeu lOccident pendant le haut
moyen âge, et elles donnèrent à l’économie mobilière des
movens d’action irrésistibles.
L’essor du commerce maritime. — Le commerce mari-
+ . “24 2 4 : % ‘
time, si limité pendant’ les cinq premiers siècles de