228 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL
Le Derbyshire est le grand fournisseur du plomb en Occi-
dent et la Cornouaille anglaise a presque le monopole de
l’étain, que la Bohême lui dispute depuis 1240. L’Angleterre
et l’Allemagne tirent parti de leurs mines de cuivre,
l’Espagne de ses mines de mercure d’Almaden rouvertes au
x siècle, l’Italie de ses gisements de soufre et d’alun
de Volterra, de Pouzzoles et d’Ischia. Des Pyrénées, de
l’Auvergne, des Asturies, les lapidaires font venir les
pierres rares. Des belles carrières d'Italie, des Pyrénées,
de Tournaisis, de Hainaut, de Brabant, de la Haute-Bour-
gogne, de l’Tle-de-France, de la campagne de Caen, de
Westphalie, les architectes retirent les pierres destinées
aux grands édifices qu’ils construisent de tous côtés. Les
mines de houille commencent à être appréciées, bien que
lusage du combustible végétal soit encore général. À
Newcastle, dans le Durham, en Hainaut, surtout dans le
bassin de Liége, en Bas-Languedoc et en Forez, on tire
parti du charbon de pierre. L’exploitation des salines,
des sources salées et des marais salants prend un prodigieux
développement. En six cents ans, celleg du pays de Salz-
bourg livrent dix millions de tonnes de sel. En Limbourg,
en Souabe, en Lorraine, en Franche-Comté, le sel, extrait
des gisements, approvisionne une bonne part de la con-
sommation européenne, qui s’alimente surtout dans les
marais salants du pays Nantais, du Bas-Poitou et de
Saintonge, où affluent, à partir"du xIII° siècle, les marines
du nord et de l’ouest de l’Europe. Au Sud, les sels de
Portugal, d’Espagne, du Bas-Pô et des Deux-Siciles four-
nissent la clientèle méditerranéenne.
Le développement des industries métallurgiques. — Bien
que peu avancée sous le rapport des procédés de traite-
ment des minerais et des métaux bruts, pour lesquels
elle ne dispose que du combustible végétal, du bas-four-
neau, du martinet ou du travail à la main, l’industrie
métallurgique est arrivée néanmoins, sous l'empire de la