LA RENAISSANCE AGRICOLE 28T
pour les cendres, la potasse, la cire, le miel sauvage, les
peaux d’animaux, et partout pour Palimentation des foyers
domestiques, des forges, des verreries, ainsi que pour les
constructions. Le flottage apparut notamment aux Pays-
Bas et en France. On expédia, au moyen des rivières, les
bois aux scieries rurales et aux chantiers urbains. Par voie
de mer ou par voie fluviale, les chantiers navals reçurent
les matières ligneuses qui leur étaient indispensables.
Dans les régions du Sud, on activa l’exploitation des
chônes-lières.
Les progres de l'élevage en Occident. — L'élevage reçut
une impulsion vigoureuse. « Si votre terre est bien garnie
de bétail, écrit un agronome anglo-normand du XIII°
siècle, elle vous rapportera trois fois plus que si vous
vous bornez à la cultiver.» On ne se contente plus des
pacages, où les droits de pâture sont réglementés. On
développe les herbages par lirrigation. Les prairies à
regains, jadis peu nombreuses, se multiplient. Aux Pays-
Bas apparaissent les premières cultures fourragères. Un
art vétérinaire empirique naît, impuissant à prévenir les
terribles épizooties de cette époque. On tente les pre-
miers essais de croisement et d’acclimatation. On orga-
nise des fermes-modèles. Des ordres monastiques et de
riches bourgeois inaugurent le capitalisme dans les entre-
prises d’élevage et se chargent à forfait d’engraisser les
animaux ou de convertir les terres en prairies. La force
de la tradition et la modicité des capitaux maintiennent
cependant au petit bétail la première place dans l’éco-
nomie rurale. Dans certaines propriétés de Normandie
en 1307, on trouve 900 à 1.500 bêtes à laine et 180 à
200 porcs, en regard de 100 à 140 bêtes à corne et de
moins d’une centaine de chevaux. Le porc est universel-
lement répandu ; on élève souvent la chèvre. La volaille
commune est très abondante. Elle s'accroît par l’acclima-
tation de la pintade ou poule d'Inde au xmr° siècle. Le