Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

324 L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL 
jours &e semaine, des lainages grossiers ou des tissus 
mélangés de laine et de fil les dimanches; un de ces habits 
lui coûtait 4 à 20 sous. Au xIIT® siècle, un bouvier avait une 
tunique pour 3 sous 4 deniers. Souvent, il allait pieds nus, 
mais, quand il voulait se chausser, il avait en France une 
paire de ‘galoches ou de sabots pour 7 à 8 deniers, des 
souliers, des bottes ou des houseaux en cuir de vache ou 
bouilli pour 18 deniers à 4 sous (1325). Il usait, en guise 
de fourrures, des peaux de mouton, de lapin, de lièvre, 
de renard. La paysanne commença cependant à soigner 
ses habillements et à posséder quelques bijoux. Mais les 
paysans mirent surtout leur orgueil, quand ils connurent 
l’aisance, à accumuler beaucoup de linge de corps ét de 
linge d’intérieur, au grand avantage de l’hygiène. 
Ce fut surtout leur alimentation qui s’améliora. Elle 
devint, sinon plus variée, du moins abondante et substan- 
bielle. À côté des légumes, du laitage et du fromage ou 
des fruits, le paysan consomma davantage de pain de seigle 
et d’orge, voire même de froment, au XII® et au XIV® siècle. 
Il y joignit beaucoup de poisson frais et surtout salé, du 
lard, de la viande de porc fraîche ou conservée, peu de bœuf, 
du mouton et, de plus en plus, de la volaille. Dans les 
Flandres et en Angleterre, l’alimentation carnée devint 
prodigieuse dans les campagnes. Les vilains'usèrent peu 
d'épices, mais employèrent beaucoup de sel ; ils eurent le 
miel en abondance au lieu de sucre. La bière tirée de l’orge 
et du blé, ou l’ale, variété forte de cervoise, fut leur boisson 
dans les pays du Nord-Ouest; le cidre était encore réservé 
aux miséreux. Dans les régions françaises, germaniques et 
latines, les paysans usèrent largement de vin, et, dans tout 
l’Oceident, la consommation de ce dernier se répandit 
beaucoup dans les tavernes de village. , 
Longtemps le paysan avait gardé des habitudes de 
malpropreté, au point que les fableaux prétendaient 
que l’odeur du fumier était, son parfum favori et 
définissaient le vilain «un être puant né du pet
	        
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