Full text: Le travail dans l'Europe chrétienne au moyen âge (Ve-XVe siècles)

PROGRÈS DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE 369 
Les ateliers de Catalogne, des Baléares, dés Flandres 
furent les émules de ceux de l'Italie. Ceux de Majorque 
au XV° siècle exportèrent par an 16.000 florins de lainages. 
Tandis que la guerre frappait à mort la plupart de nos 
ateliers, qui ne conservèrent quelque vitalité qu’en Lan- 
guedoc, en Berry, en Bretagne et en Picardie, les Flandres 
et le Brabant portaient à son apogée au x1ve siècle la 
prospérité de leur fabrication de lainages fins. Quand 
elle fut atteinte au xve siècle par la hausse des prix et la 
pénurie des laines anglaises, elle y fut remplacée par une 
autre industrie, celle de la draperie de laine peignée, pure 
ou mélangée, appelée bourgetterie et sayetterie qui Se substi- 
tua à l’ancienne production moribonde, et qui se développa 
avec une étonnante rapidité depuis la Picardie jusqu’à 
la Néerlande, sauvant de la ruine les villes et les cam- 
pagnes flamandes et brabançonnes. De son côté, l’AMe- 
magne utilisait ses grosses laines indigènes à la fabrication 
de centaines de milliers de pièces de lainages communs, 
depuis la Silésie et la Westphalie jusqu’auxz pays rhénans. 
L’Angleterre enfin créait autour de Norwich sa première 
grande industrie, celle des lainages fins, frises, carisés, 
worsteds, dont l’exportation passa en moins d’un siècle 
de 5.000 à plus de 80.000 pièces. 
La croissance du luxe favorisa dans l'Italie, héritière 
de la suprématie de Byzance, le succès de l’art de la soie. 
Des ateliers de Sicile et de Calabre, surtout de Lucques, 
de Sienne, de Florence, de Gênes et de Venise, ces derniers 
qui eurent jusqu’à 3.000 ouvriers, sortirent les fils de soie, 
et surtout les draps d’or et d’argent, les brocarts, les 
damas, les satins, les velours dont se parèrent les classes 
riches. La Catalogne et Valence fabriquèrent des soieries 
légères. Malgré les essais tentés à Paris, à Zurich et à 
Bâle, l’Espagne orientale et l’Italie conservèrent presque 
le monopole de l’industrie lucrative de la soie. 
La fabrication des toiles fines fut aussi une spécialité ita- 
lienne, pratiquée surtout à Milan et à Venise. Celle des toiles 
B3ISSoNNADE. 
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