Full text: L' indemnité de guerre et la conscription des richesses de l'Allemagne

ET LA. CONSCRIPTION DES RICHESSES DS L’àLLEMAGNE 49 
4 
vers l’économie en nature et l’ancienne institution du troc. 
A mon avis, il n’y a pas lieu de tenir compte de ces objections, 
qui seront certainement présentées si, comme je l’espère, le 
prélèvement sur les fortunes allemandes est soumis aux délibé 
rations du Congrès de la Paix (1). 
Il faut reconnaître qu’avec cette solution, les autorités 
chargées de la conscription des richesses allemandes n’auraient 
pas à procéder, dans beaucoup de cas, à des évaluations difficiles 
et parfois impossibles, que les citoyens allemands n’auraient pas 
à subir des réalisations excessives et précipitées de leur fortune 
qui effondreraient les prix, et que l’Entente, non plus,ne serait 
pas tenue d’aliéner immédiatement les fonds immobiliers et 
mobiliers qui lui seraient remis : elle pourrait reconstituer 
l’outillage et le mobilier des régions envahies et dévastées, avec 
les machines, les instruments, les appareils et les meubles qui 
lui seraient remis ; elle pourrait exploiter les divers biens dont 
elle deviendrait propriétaire, aussi longtemps quelle le voudrait 
et le jugerait utile; elle ne les réaliserait que graduellement, 
au fur et à mesure des possibilités d’absorption du marché, et, 
jusqu’à cette réalisation, les revenus qu’elle encaisserait lui ser 
viraient à réparer les dommages causés par la gnerre. 
En définitive, ce ne sont pas seulement des espèces 
monnayées que les États alliés recevraient,à titre d’indemnité, 
ce sont, aussi et surtout, des capitaux mobiliers, des champs, 
des forêts, des maisons, des palais, des mines, des usines, des 
salines, des machines, des matières premières, des biens de 
toutes sortes qui leur seraient remis. Et ces biens, dont les 
Alliés seraient les propriétaires, ne seraient pas, en principe, 
soustraits à l’économie nationale. Ils resteraient sous la souve 
raineté de l’Allemagne ou des États qui se substitueront à 
(1) Dans une série d’études remarquables, Georg Bernhard a montré que l'appli 
cation d'un prélèvement extraordinaire sur le capital n’est ni théoriquement impos 
sible, ni techniquement impraticable, en tout cas en ce qui concerne les capitaux 
mobiliers. Il est impossible d'approfondir la question de la conscription des fortunes 
sans se référer à ces études. Georg Bernhard, Deutsche Fininzreform, dans Plutus 
année 1918, pp. 79, 93, 103, 129, 143, 155, 160, lb2, 222, 224, 756, 273 et 291.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.