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décida donc de constituer cet Institut, qui prit naissance aux termes
du décret du 11 décembre 1917. Son action, dans tous ses détails,
fut réglée par un Statut, approuvé par arrêté du ministre du Trésor,
d’accord avec le ministre de l’industrie, du commerce et du travail.
Les opérations de l’Institut commencèrent le 11 mars suivant,
en plein régime de monopole; d’un monopole mis sur pied avec
beaucoup d’opportunité, confié à un consortium composé des
trois banques d’émission et des quatre principaux établissements
de crédit ordinaires, auxquels on ajouta un certain nombre de mai-
sons de banque s’occupant spécialement du commerce des changes.
Vous n’ignorez pas, Monsieur le Ministre, que, au printemps
de 1919, l’état de choses qui avait existé dans les relations finan-
cières internationales se trouva foncièrement changé, en conséquence
de la nouvelle orientation adoptée par les pouvoirs publics en An-
gleterre et aux États-Unis. Il apparut, dès lors, comme singuliè-
rement difficile de maintenir, dans sa forme primitive d’action, cet
Institut, dont la déchéance, fût-ce par incertitude, fût-ce par défaut
de moyens extraordinaires, n’aurait pas manqué d’affecter défavora-
blement le crédit de l’État. Aussi, après mûr examen, le gouverne-
ment de l’époque, dont vous faisiez, avec tant d’autorité, partie,
décida-t-il de mettre fin au monopole du commerce des changes,
attribué, exclusivement, à l’Institut national, et d’y substituer un
autre système, tenant un juste milieu, et comprenant la surveillance,
le contrôle et l’action propre de l’Institut : système dont les lignes
générales furent tracées par le décret du 13 mai 1910.
A la veille de la conférence financière internationale qui va se
réunir à Bruxelles, et dont le programme consiste à rechercher et
à fixer pratiquement un plan qui réalise, dans les rapports, entre
les différentes nations, résultant de leurs engagements réciproques,
une situation capable d'améliorer les conditions anormales qui trou-
blent, à l’heure actuelle, le prix des changes, on a jugé utile de
réunir en volume tous les documents, législatifs et administratifs,
i règlent en Italie la matière des changes, si difficile et si com-
qu
avec elle des relations intimes, par l'influence
pliquée, ou qui ont
qu’ils exercent, directement ou indirectement, sur la demande et
l'offe des devises et sur les transactions qui en découlent.
Ce volume, que j'ai l’honneur de vous présenter, Monsieur le
Ministre, répond à un double but: il place sous les yeux de ceux
qui eh font l’objet de leurs études un tableau complet, compre-