Full text: La circulation fiduciaire et le marché monétaire en Italie pendant et après la guerre

  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
    
  
  
    
—XXIVv 
minée, ces accords, par l'initiative du gouvernement fédéral, 
furent dénoncés, en plein régime d’armistice, en mars 1919. 
Peu après, on mit fin aussi aux larges subventions qu'on 
accordait aux fins de la guerre. Le contre-coup de ces faits, 
d’une importance capitale, sur la cote des changes ne pouvait 
ne pas se faire sentir dans tous les pays, surtout en Italie, 
qui se trouvait dans une situation moins favorisée pour 
soutenir un pareil choc. Qu'il suffise de considérer que, 
de mars 1918 à fin juin 1919, le Trésor italien a pu faire 
son profit d’un concours, entre Angleterre et Amérique, de 
prés de 8900 millions de lires-or, qui, dans les mois suivants, 
fit défaut, en provoquant, en même temps, un déficit no- 
table à l’actif de la balance de nos paiements à l'étranger, 
et, à l’intérieur, une augmentation de notre circulation fidu- 
ciaire. En présence de tout cela — même sans faire entrer en 
ligne de compte des circonstances, spéciales à l'Italie, qui ont 
influé sur ce qu’on est convenu d’appeler le facleur psycho- 
logique des changes — il n’y a pas à s'étonner sur ce qui ca- 
ractérise le mouvement des cours depuis l’automne de 1919. 
Ce rapide exposé des faits n'implique aucun jugement 
sur les conséquences internationales et intérieures produites 
pour acheter des lires, soit de provoquer ou d’accepter des offres de lires ita- 
liennes, en provenance d’autres marchés européens ou extra-européens. De même, 
l’Institut national des changes d’Italie avait fait défense à ces comptoirs, sur tout 
le territoire italien, de négocier des changes remis par des banques américaines 
pour acheter des lires. Aussi, les banques américaines n’avaient-elles d’autre 
moyen pour couvrir leurs besoins de change sur l’Italie que d’avoir recours, pour 
se procurer les lires, au représentant de l’Institut à New-York, qui était, par là, , 
en mesure, d'imposer au marché américain, le seul rapport d’échange entre la 
lire et le dollar que les deux gouvernements, d’accord avec le bureau fédéral des 
banques, jugeaient à propos de fixer. — Cet accord avec les États-Unis se 
rattachait à d’autres ententes passées avec d’autres gouvernements. En cas con- 
traire, si l’absorption, de la part du marché américain, des offres de lires 
provenant d'autres marchés venait à cesser, la lire italienne aurait subi sur ces 
marchés une baisse ruineuse.
	        
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