— 5 —
Caisse des dépôts et prêts, qui dispose largement de ressources,
mais pour les conditions. du Trésor. Il s’agit d’une circulation qui,
conformément à la limite autorisée, ne dépasse pas les 700 millions, et
devra, lorsque les conditions du Trésor le permettront, être, sans plus,
remboursée aux banques d'émission.
#% +
Les fournitures de billets dont nous venons de parler, autorisées
par une série de décrets, qui va jusqu’au mois de mai 1915 —
à la veille de notre déclaration de guerre à l'Autriche — ne
diffèrent pas de celles qui ont été édictées, au mois d'août 1914
et ultérieurement, à titre, dirait-on, complémentaire et d’intégration,
pour défendre les banques d’émission contre le péril de fortes
immobilisations et l’endossement de lourdes créances. Ce péril se
présentait à un moment où les établissements d’émission devaient
faire face à des demandes de plus en plus nombreuses d’opéra-
tions d’escompte et d’avances, justifiées par les besoins croissants
du commerce et de l’industrie, auxquels les établissements de crédit
ordinaires ne pouvaient, par leur fonctionnement normal, donner
satisfaction.
Rappelons, à ce propos, les billets des trois banques d’émis-
sion fournis au Trésor pour le mettre à même d'accorder des
avances sur nantissement avec l’ampleur voulue — et en se servant
des banques émettrices — aux caisses d'épargne ordinaires, aux
monts-de-piété, aux sociétés coopératives de crédit, aux caisses
coopératives rurales, et leur permettre d'effectuer les rembourse-
ments dont ils étaient requis. Par cette mesure, on tint à éviter
une aggravation de la situation du marché monétaire et une dé-
pression excessive du marché des valeurs publiques, sans peser
sur les dernières réserves des banques d’émission.
Heureusement, le crédit de l’État, pour les subventions dont
il est question, ne s’éleva jatiats trop haut. Ce résultat est dû aux dis-
Positions moratoires prises, à point nommé, au sujet des dépôts
et des comptes courants, dispositions qui écartèrent, du coup, la né-
cessité d’émissions de papier de toute sorte, effectuées dans de fortes
Proportions et sans pondération. Ces émissions, même si l’on avait
PU y procéder — ce qui n’est pas — auraient frappé le marché
d’une façon beaucoup plus évidente et permanente pendant notre
neutralité. On dut aussi le résultat dont nous parlons au retour des