L'ÉVOLUTION JAPONAISE DANS SES RAPPORTS AVEC L'ÉTRANGER //5 1 
prises et en diverses occasions. Au lieu de faire de saîits, la nature 
avance dans la vie économique suivant un cycle et nn), pas ‘sui 
vant une série droite et graduelle, comme tendaib j@üdis à nous le 
faire croire la théorie naïvement comprise de l’év ufion de J’éco- 
nomie politique (Wirtschafts-Stufen), mais elle prése té dés alter- 
natives constantes d'activité, de prospérité ou de demi-p rité, 
de crise, de dépression ou de stagnation. Enfin, je tiens à affirmer 
que cette cyclicité de la vie économique apparaît le plus claire- 
ment dans l’évolution de la politique économique des pays où 
celle-ci obéit beaucoup plus à des influences venues de l’extérieur 
qu'à la nécessité intérieure. 
La politique économique, considérée en soi, n’est pas nécessai- 
rement cyclique. Il y a eu des peuples qui ont pratiqué de très 
bonne heure une politique économique et qui, cependant, ne pré- 
sentent aucune cyclicité notable, ni dans cette politique économi- 
que elle-même, ni dans son reflet qui est la vie économique du 
peuple. Je renvoie à l’exemple de la Chine !. 
Il est à peine nécessaire de souligner ce fait que la cyclicité est 
une donnée moderne. Et la cyclicité dans la politique économique 
est aussi moderne que particulière à chaque nation. Ce n’est pas 
à dire que la politique économique de tous les pays civilisés moder- 
nes soit cyclique à un égal degré. Ce caractère représente avant 
tout la particularité de certains pays civilisés qui se laissent in- 
fluencer exclusivement ou très fortement par les circonstances qui 
se déroulent à l’étranger. 
Prenons l'exemple de l’Angleterre. Comment peut-on parler 
d’une cyclicité de la politique économique anglaise) Et cependant, 
on se tromperait lourdement si l'on voulait admettre que l’on peut 
en dire autant de certains autres pays civilisés, 
Les pays qui, dans le monde, pratiquent aujourd’hui une politi- 
que économique ayant un but bien défini peuvent être divisés en 
deux groupes. La premier groupe est constitué par les pays dont la 
polilique économique, considérée en soi, ne présente aucune cyecli- 
cité ou aucune cyclicité notable et qui comptent même comme un 
de leurs devoirs de vaincre cette cyclicité. 
Le second groupe est formé par les pays dont la politique écono- 
1. Histoire économique chinoise sous les vingl-quatre dynasties, que je 
publie actuellement en japonais dans la revue de la Faculté de commerce 
de Tokio, Shogaku Kenkyu, par chapitres. Ce que l’on peut prendre pour 
une soi-disant cyclicité dans la politique agraire et surtout dans la poli- 
tique foncière de la Chine n'est pas, en fait, une cyclicité, mais de 
simples changements successifs par voie de mesures gouvernementales.