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LES FINANCES DE GUERRE DE LA FRANCE
Trésorerie française à la Trésorerie anglaise (1). La seule différence est
que l’opération était conclue de banque à banque au lieu de l’être de gou-
vernement à gouvernement. Dans les documents budgétaires français,
qui distinguent ce qu’ils appellent la dette politique et ce qu’ils appellent
la dette commerciale, l’opération conclue entre la Banque d'Angleterre
et la Banque de France fait partie de la seconde, tandis que les avances
de la Trésorerie anglaise font partie de la première ;
30 L’État français a placé des titres sur le marché anglais : soit des
bons du Trésor, soit des titres des quatre grands emprunts de guerre.
Il y a eu deux émissions de bons 5 pour 100 à l'échéance d’une année ;
la première a été faite en octobre 1914 par la maison N. M. Rothschild
de Londres, pour un montant de 2.000.000 de £ ; la seconde a été faite
en janvier 1915 par la banque d'Angleterre, pour un montant de
10.000.000 de £. Il ne reste plus aucun de ces bons dans la circulation.
Lors de chacun des emprunts en rentes de 1915, 1916, 1917 et 1918,
une tranche de l'emprunt a été souscrite à Londres. Le total des ver-
sements en livres ainsi obtenus par le Trésor français est d'environ
50.000.000 de £.
Au total, le compte de ressources obtenues en Angleterre dans la
période 1915-1919, exprimées en francs d’après la valeur de change au
cours moyen de l’année, s’établit ainsi :
1013 ar Dassin
LOG 1e 125 Eee taie
1917... a eat
JOIN 00e ae Te net Me te
1910. +122 = teen net
TOTAL 2 6 reeur ee tee
814 millions de francs
6.968
3.997
1.594
1,799
15.132 millions de francs
II. Les opérations de crédits faites aux Etats-Unis
Les relations financières de la France et des États-Unis pendant la
guerre se présentent sous des formes très différentes, selon que l’on envi-
sage la période de temps qui précède l'entrée des États-Unis dans la
guerre, ou la période qui suit. Dans la première, la France a éprouvé
des difficultés croissantes à se procurer les moyens de régler les achats
faits aux États-Unis ; la neutralité de ce pays empêchait naturelle-
ment tout ce qui eût été une aide directe du Trésor américain, et l’atti-
tude prise un moment, à la fin de 1916, par le Federal Reserve Board,
(1) Elle les a escomptés à 1 pour 100 au-dessus de son taux normal d’escompte, tandis qu’elle
escomptait à son taux normal les bons remis par le Trésor français au Trésor anglais.