Full text: Pour une monnaie internationale

total des réserves d’or du monde, dépassant de 5 % la valeur totale 
des exportations américaines de marchandises pendant l’année, plus 
de douze fois la moyenne de la production mondiale annuelle d’or. 
Les Anglo-Saxons possèdent les deux tiers de l’or. 
4° La production mondiale de l’or a diminué. Il a passé de 22.3 mil- 
lions d’or fin (1913) à 17.1 millions (1923), soit de 459.9 millions de 
dollars à 352.8. 
5° L'or est une monnaie qui coûte cher et s’use. On a calculé qu’un 
milliard en or, au bout de cinq cents ans est réduit à 1 50 millions et 
au bout d’un millier d’années à 60 millions. L’or est pesant et l’on a 
calculé que pour transporter en or la valeur du Régent il faudrait 
20 forts chevaux; pour transporter l’or répondant aux échanges 
réglés quotidiennement au Clearing House de Londres, il faudrait 
120 chevaux. 
69 Il n’y a pas assez d’or pour les besoins monétaires qu’exigerait 
en tous pays la couverture-or des billets. Alors on a proposé de com- 
biner en un alliage l’or, l'argent et le platine une émission au triple 
de billets gagés par cet alliage, et de le limiter aux besoins interna- 
tionaux. Fin 1025 la proportion entre la réserve d’or et les billets 
mis en circulation variait de 162 pour le Vénézuéla, 128 Afrique du 
Sud, 100 États-Unis, 58 Espagne, 142 France, 87 Italie, 3.6 Bel- 
gique, 0.6 Pologne, 0.000090 Autriche et 0.000.000.000.1 Allemagne. 
Pour vingt-deux pays, les réserves d’or sont supérieures à 35 %, des 
billets. Mais pour l’ensemble, la proportion de l’or qui atteignait 
66.3 % en 1913 était dès 1920 tombée à 92 % 
7° Le franc-or n’a rien de stable. Déjà il a perdu de sa valeur. Sur 
le marché mondial il faudrait aujourd’hui 1,600,000,000 millions de 
francs-or pour acquérir en moyenne ce qui aurait coûté en 1014 1 mil- 
liard. En Suisse, les prix ont passé de 100 (I914) à 160 (1925). Dès 
1920 cette question a été soulevée au Conseil suprême (8 mars 1920). 
Après avoir exposé que le prix de l'or avait monté, c’est-à-dire que 
sa puissance d’achat était plus faible qu’avant la guerre, le Conseil 
suprême constatait qu’aux États-Unis, bien que l’étalon soit resté 
effectif, les prix avaient augmenté de 120 %. Il en déduisait que la 
puissance d'achat de l’or était finalement la mesure des prix. Il est 
manifeste que ce changement est par lui-même la cause, pour une 
bonne part, de l’élévation des prix des denrées, lorsqu’il s’exprime en 
termes de devises de tous les pays. (Memorandum du Conseil suprême 
de la paix.) Thomas Edison a fait remarquer que l’or était en fait 
la matière qui a le plus varié de valeur. Aux États-Unis le boisseau 
de blé n’a guère varié de valeur intrinsèque, 
80 Si l’on démonétise l’or, l’or fera retour aux emplois industriels. 
En cela, il suivra le sort fait aux autres métaux ou alliages qui à leur 
heure dans l’histoire eurent aussi un rôle monétaire : le fer, le cuivre, 
le bronze et déjà largement l'argent. Rappelons pour mémoire l’émoi 
qui fut produit en apprenant les théories de la chimie moderne sur
	        
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