Full text: Pour une monnaie internationale

prêter le flanc aux spéculations de grand style, et la livre sterling 
ayant reconquis sa parité d’or, les capitaux disponibles concentrèrent 
leurs efforts sur les devises de l’Union monétaire latine. 
Le mécanisme de la spéculation est le suivant : les capitaux dispo- 
nibles des pays à monnaie stable prennent en large mesure le chemin 
des nations à change déprécié. Ils y opèrent en report, parfois aussi 
au moyen de chèques à termes, d’ailleurs illégaux, se contentant de 
toucher le modeste écart entre le taux du pays d’origine et du pays 
de placement, mais en même temps la contre-valeur sert de base et de 
garantie pour y spéculer à la baisse sur le change. 
Pour résister aux assauts des cambistes, les Gouvernements ont 
dû se faire eux-mêmes spéculateurs. Une notion nouvelle est entrée 
dans le droit public : la masse de manœuvre mise à la disposition des 
Ministres des Finances. L'emploi des moyens actionnés en France, 
en Belgique, en Italie, en Pologne n’a pas suffi pour décourager 
toute spéculation dangereuse. En Belgique, le coup porté au franc 
en avril-mai a été particulièrement douloureux. L'inutile défense du 
franc y a coûté 185 millions de l’aveu du Ministre Janssen, ou 350 mil- 
lions d’après les calculs de son adversaire politique, M. Franck. En 
France, outre le fonds d’intervention reconnu insuffisant, on a proposé 
de faire servir au rachat de francs une partie de l’encaisse-or de la 
Banque de France. Les membres du Comité d'experts y sont pour tune 
partie des banquiers qui ont naturellement tendance à considérer 
le problème du franc sous l’angle spécial d’une question de bourse ; 
mais la Banque de France a résisté. 
Ainsi le prix de la vie est à la merci d’un caprice des manieurs 
d'argent qui font ou évitent une crise des changes, 
F. Action vaine contre les changes. 
Pour lutter contre la hausse des changes, les Gouvernements ont 
dû agir et faire intervenir leurs moyens de contrainte. Les procédés 
de défense ont été les suivants : 
a) Action sur les marchés extérieurs : interdiction de sortie maté- 
rielle de signes monétaires et de sortie d’unités monétaires par écri- 
ture sur les livres de banque; réglementation des comptes; blocage 
des avoir: 
5) Action sur le marché intérieur : porter à un maximum le stock 
national des devises; réduire au minimum les demandes en écartant 
toutes celles qui ne sont pas justifiées économiquement; contrôler 
l’utilisation rationnelle du stock national de change; 
c) Les centrales de devises, étape suprême de la réglementation 
des changes. 
Les moyens d’action radicaux ont été la stabilisation, la réévalua- 
tion, le retour à la base-or. Pour réussir la stabilisation en Belgique, il
	        
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