elle aura des services productifs à exploiter, des travaux publics en
commun à réaliser, des domaines à gérer, des fondations et des capi-
taux à administrer. Il existe déjà un budget international. La dotation
de l’organisme de Genève lui-même, dotation à laquelle pourvoit
la cotisation des États (environ 25 millions de francs-or), n’est qu’un
élément d’un budget international au sens large qui comprend tout
ce qui est la condition ou la conséquence des dix-huit Unions inter-
nationales officielles actuellement existantes.
Il est certain que si le problème financier avait été réglé interna-
tionalement au sortir de la guerre, nous n’aurions pas connu le maquis
des difficultés où nous nous débattons à cause de nos essais de solu-
tion tentés un à un. La question des réparations, celle de la reconstruc-
tion, celle de la liquidation des dettes de guerre, celle du change enfin
se seraient développées logiquement et sainement.
En 1924, un esprit original, qui emprunte le pseudonyme de Géo,
écrivait ces lignes pittoresques mais vraies : « Que chaque peuple,
par million d’habitants, envoie à Genève un délégué; que ces trois
ou quatre cents délégués avec pleins pouvoirs soient enfermés dans un
château au régime du pain et des fruits jusqu’à ce qu’ils aient convenu
d’une constitution financière et monétaire de l’Europe. »
1° Office monétaire international.
L'Office monétaire a pour but de procurer à toutes les nations la
monnaie universelle souhaitée, monnaie saine et solide soustraite à
tous les aléas des variations. L'essentiel, c’est l’existence d’une telle
monnaie. Les modalités d’établissement sont diverses. Voici quelques
indications à ce sujet :
a) Caractère. — La monnaie internationale ne doit plus avoir qu’un
rôle d'instrument libératoire à remplir et être réservée aux seules
opérations commerciales. Elle ne peut plus, nulle part, servir aux
États de mode facile d’emprunt.
b) Type. — La monnaie universelle peut être conçue selon divers
types : 1° la monnaie métallique : titres, modules, unité et effigie à
arrêter par décision internationale. Ce pourrait être le monométal-
lisme (or), ou le bimétallisme (or et argent), ou le trimétailisme (or,
argent et platine); 2° le billet de banque international gagé soit par
une encaisse métallique or, soit par des effets, ou par un dépôt d’or
dont le billet serait un simple certificat répondant aux conditions
de signature et garanties, soit par une combinaison d’encaisse et de
portefeuille, système réalisé soit par les États, soit par la Fédération
des Banques d’émission; 3° la monnaie de compte (comptabilisme)
fondée soit sur des richesses effectives et la garantie réelle de biens
privés à rendement, soit sur un montant d'unités monétaires con-
ventionnelles créées par les États associés (systèmes A, B ou C
décrits ci-dessus).