Full text: Pour une monnaie internationale

VIII. — LES OBJECTIONS 
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Les objections contre ces diverses propositions se présenteront nom- 
breuses à l’esprit. La conception est trop neuve pour n’en pas sou- ke 
lever. Heureuses objections si elles sont « constructives »! Le projet d 
en sortira plus clair, mieux incorporable à toutes les parties de notre 1 
organisme économique. Qu’on veuille donc les présenter. Dès à ex 
présent, allons au-devant de trois d’entre elles. ti 
1° Penser, dira-t-on, que les États pourraient renoncer à leur 
souveraineté en consentant à internationaliser la monnaie, c’est une 
illusion. — Nous répondons en demandant à notre tour à quelle partie 
de leur souveraineté les États contemporains n’ont pas déjà été obligés 
de renoncer partiellement. Toutes les unions, conventions et services 
internationaux en témoignent. Qui, aujourd’hui, voudrait revenir 
à l’état antérieur? D'ailleurs, la terminologie ancienne, toujours en 
vigueur, peut bien masquer le fond des choses, mais qu’est devenue, 
en fait, la souveraineté monétaire? C’est à Wall street, à 1ombardstreet, 
que se décide maintenant le sort financier des nations et rien n’est 
plus significatif que le rôle négatif qui a été imposé depuis un an, 
en Belgique, aux partis démocratiques cependant maîtres du pouvoir. 
On demandera quel sort sera celui du Ministre des Finances privé du 
moyen facile, mais tout temporaire, de recourir à la planche aux to 
assignats. Répondons qu’il existera pour eux une sage discipline. À 
Pour tous les besoins normaux de l’État, il y aura le recours à la m 
Banque internationale de crédit. Pour les autres, ils ne sont pas à 
encourager. . 
29 Le projet touche aux intérêts privés incorporés dans les banques, 
se récrie-t-on, et c’est là une expropriation perfide. Avec le député 2 
français Chastenet, nous dirons : « Qu'importe! ne se récrieront que les W 
» intéressés. Or, leurs plaintes ne sauraient nous émouvoir. La banque, 
» la grande banque s’étant enrichie de façon scandaleuse sur le dos à 
» de l’Etat, c’est-à-dire de la Nation, il n’y a aucun égard à avoir pour “ 
» elle. Le pays veut vivre et il se défend. Telle est la thèse… La démo- u 
» cratie est l’esclave de la finance. C’est là une réalité bien triste. 
» Aussi tant que la démocratie restera prisonnière, sera-t-il illusoire 
» de parler d’amélioration, de réformes, de progrès (I). » ; 
3° La difficulté pratique, c’est l’impossibilité de réaliser le nouvel 
ordre des choses sans la coopération américaine. Comme les Améri- % 
cains possèdent l’or, ils s’opposeront à tout ce qui pourrait déprécief 
la richesse or qu’ils possèdent actuellement, ce qui arriverait si l'on 
voulait replacer l’or dans le rôle d’une simple marchandise d’usage- 
(1) J.-L. CHASTENET, La république des banquiers. Paris, Édition Georges 
Arquetil, 1925, pp. 135 et 169.
	        
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