CHAPITRE PREMIER
ports, les récits de l'heure actuelle, les diction-
naires, On y puise, on copie, on transcrit. À côté
de l'histoire d’hier, on écrit celle d’aujourd’hui,
peut-être celle de demain. Ainsi ai-je fait pour
cette Autriche morcelée, diminuée, et sans doute
vous citerai-je mes sources, c’est mon devoir. Il
ne suffirait pas que j'aie regardé et écouté, j'ai dû
lire et interroger.
Toute cette région vit se heurter des hordes bar-
bares, à demi civilisées. L’imagination rétrospec-
tive s'égare dans ces forêts qui couvrent monts et
vallées, ce n’est pas sans émoi que sur les textes et
les gravures on suit les peuples en marche. Qu'il
vienne un homme, une volonté, la horde s’asser-
vit, les villes surgissent, la légende prend forme.
Le territoire de l’ancienne Autriche fut habité,
primitivement, par des Jaunes lacustres, jus-
qu'aux jours où les migrations gaëlles remon-
tèrent l’Istar ou Donau (Danube). Les Celtes, vers
le sixième siècle avant notre ère, y laissèrent leur
tribu des Tauriskes, qui probablement fondèrent
le burg de Vindobona, la future Vienne. Les voi-
sins furent, au sud, des Ligures en Istrie, des
Albanes en Illyrie; au nord, des Belges, qui éta-
blirent leurs belliqueux Boïes dans le quadrila-
tère, dès lors Bohême, où la capitale fut Marabod
(Prague).
En 587, la migration en sens contraire de Sigo-
in