Cette division internationale du travail est la base économique de la civilisation,
et le devoir des gouvernants est maintenant de réconcilier les aspirations légitimes
du nationalisme avec les exigences de l’internationalisme économique qui a sutgi,
malgré eux, pour ainsi dire.
Pour obtenir un maximum d’économie et d’efficacité dans l’organisation de la
production, il est indispensable que la culture ou l’extration des matières premières
s’effeCtue aux endroits où elle est comparativement la plus facile, et que leur transport
s’effeue, avec un minimum de frais et de difficultés opposées par des barrières en
transit, aux endroits où leur mise en œuvre est la moins coûteuse, et où le besoin
de leur consommation se fait sentir. Les autorités commerciales et financières les
plus influentes ne manquent pas de se rendre de mieux en mieux compte des
graves atteintes portées à la Struture économique du monde par les tatifs douaniers
et autres restrictions de la liberté des transports et des échanges internationaux,
témoin le Rapport du Comité des Entraves à la Liberté du Commerce de la
Chambre de Commerce Internationale, et le Manifeste publié l’année dernière par
des banquiers et industriels de tous les pays.
Plus grave encore, dans ses effets, que les obstacles opposés à la liberté des
transports et échanges de matières premières et de produits manufa&urés, est l’état
de choses qui affeéte la production et la distribution des richesses. L’appauvrisse-
ment des pays européens, l’augmentation du chômage, la réduétion du taux des
salaires, et de flagrantes inégalités dans la distribution des richesses font surgir des
problèmes qui se font sentir bien au-delà des frontières des pays dans lesquels ils
trouvent leur origine. Ils produisent, dans les masses de chaque pays, un état
d’esprit qui, d’une part, compromet la stabilité des gouvernements, et, d’autte part,
encourage l’idée d’améliorations économiques par l’expansion territoriale. Il e&t
essentiel d’améliorer le bien-être matériel des peuples, non seulement au point de
vue purement national, mais encore parce que ce bien-être est de natute à
inspirer la croyance aux avantages du travail bien rémunéré qui est seule capable de
rendre possible l’émancipation intelleQuelle et spitituelle de l’humanité, et de faire
naître en elle l’horreur des conflits armés.
(A) CAUSES ÉCONOMIQUES DE LA GUERRE.
Abstraétion faite de l’influence générale exercée par le régime économique de
la vie des peuples, il y a lieu de classifier approximativement comme suit les con-
ditions économiques susceptibles de donner naissance à des conflits internationaux :
(x) L’antagonisme et le tessentiment d’un pays qui voit surgir des entraves
à ses débouchés à l’étranger, spécialement par la voie de tarifs douaniers ; et
(2) La lutte pour de nouveaux matchés et sources de matières premières,
et surtout la tendance à l’expansion coloniale, et à l’obtention de concessions
et de proteCorats.
LA QUESTION DES DROITS DE DOUANE.
Les difficultés économiques dans lesquelles l’Europe se débat en ce moment
sont dues, en grande partie, aux barrières douanières élevées entre les divers pays.
Les nouveaux états créés depuis la guerre ont vu, dans de nombreux cas, leurs
industries vitales séparées de leurs sources de matières premières restant en possession