porteurs. J'ai hérité d’un vieil oncle, qui, avait
confié au tsar la plus grande partie de ses éco-
nomies. Il avait grande confiance dans le papier
imprimé : il croyait dur comme fer au « Petit
Père », au « pouvoir fort », à la « Russie
invincible »... ct naturellement j'ai dû l'aider
dans ses vieux jours. Vous comprenez, je serais
curieux de savoir combien je toucherai…
Combien toucheront les petits porteurs
— Avant la guerre, dit le haut fonctionnaire,
le tsar versait chaque année 400 millions de
de francs-or à nos rentiers français. Quand je
dis qu’il les « versait », je n'affirme pas qu’il
les déboursait. Car tous les trois ou quatre ans,
il contractait sur notre marché un emprunt de
1.200 mill‘ons qu’il laissait dans les banques,
et sur lequel celles-ci payaient les coupons.
— Fn somme, il nous payait avec notre
argent! fis je.
— Comme Rakowski, dit le boursier.
- Et comme nous ferons nous-mêmes pour
nos detles de guerre en Amérique, continua le
haut fonctionnaire. Quoi qu’il en soit, la delte
russe (fonds d’Elat ou garantis par l'Etal) repré-
sente une annuité de 400 millions de francs-or.
« Seulement il ne faut pas oublier que la
Russie des Sovicts n’a plus la même étendue
)