vous, il y a trop d’aléas dans ces prévisions |
On ne peut pas engager l’argent des contri-
buables sur des hypothèses.
— Aussi la délégation française l’a-t-clle
engagé sur des hypothèques ! répliqua le haut
fonctionnaire.
« Vous savez que les Soviets vendent chez
nous, comme dans toute l’Europe, de grandes
quantités de céréales, de lin, de bois, de pétrole,
etc… Chaque fois que l’Etat leur ouvrira un cré-
dit de roo millions, il exigera qu’ils placent en
entrepôt dans nos ports une quantité de mar-
chandises au moins égale à la valeur de la
somme avancée; et nous prendrons hypothèque
sur ces marchandises. C’est l’opération courante
du warrant.
« À mesure qu’ils rembourseront, l'hypo-
thèque sera levée ; ils pourront disposer à leur
gré des produits warrantés et les vendre à vo-
lonté en France ou ailleurs. Mais s’ils ne payent
pas à l'échéance, nous saisissons ces marchan-
dises et nous les liquidons jusqu’à concurrence
de la somme due à l’Etat.
— Mais, dit l’industrile, avons-nous le droit
de faire ce'a ? Il me semble que l’Etat ne pour-
rait pas saisir des marchandises allemandes
dans nos entrepôts, même pour payer les répa-
rations.
— J'en conviens, dit le haut fonctionnaire.
a.