réservoir dans nos ports de quelques milliers de
tonnes de naphte. En cas de non-paiement des
échéances, rien de plus facile que de saisir ce
naphte et de le vendre en France, où notre sol
ne produit pas 4 % de ce qui est nécessaire à
notre consommation.
— Alors, vous voulez faire de l’Etat un mar-
chand de pétrole ?
— Pourquoi pas, après tout ? N’étudie-t-on
pas en ce rnoment à la Chambre un projet de
monopole des importations ? D'ailleurs. l'Etat
aurait d'autant plus de facilité à écouler ce
pétrole qu’il est lui-même grand consommateur
de ce combustible. Tous nos croiseurs, nos tor-
pilleurs, nos sous-marins sont chauffé. <
mazout ; il faut de l'essence pour les tracteurs
et les camions de l’armée, les moteurs de l’avia-
tion:
« Et vous savez que nous achetons tout cela
à l’étranger…
— D'accord, s’écria le boursier. Que nous
l'achetions à Sir Deterding, de la Royal Dutch,
ou à M. Teagle, de la Standard Oil, ou à d’autres
messieurs respectables et distingués, il n’y a
rien à dire. Mais du pétrole bolchevik pour la
marine française ! Ah ! vous en avez de bonnes !
Non ! voyez-vous nos capitaines de vaisseaux,
nos amiraux, avec toutes leurs décorations, rece-
vant sur les quais de Toulon le mazout du