pouvons donc, sans difficulté comme sans
risques, constituer dans nos ports de vastes
réserves de pétrole. J'ajoute que la défense
nationale n’aurait qu’à y gagner.
— Comment cela ? .
— Vous savez que, pendant toute la guerre,
et jusqu'à ces derniers temps, notre armée,
notre marine et notre avialion, pour les appro-
visionnements de leurs moteurs, ont été tribu-
taires des trusts anglais ct américains. Suppo-
sez que nous ayons un conflit avec nos anciens
alliés de Londres ou de New-York, ou plus sim-
plement avec un de nos aimables et charmants
voisins, — l’irascible Mussolini, par exemple,
— et que les gouvernements britannique et
américain nous désapprouvent (ce qui peut arri-
ver). Il leur suffirait d’arrêter leurs fournitures
de pétrole pour immobiliser dans nos ports et
sur nos frontières nos croiseurs, nos sous-
marins, nos camions, nos avions, ete…
— Mais alors, notre sécurité nationale est
précaire et l'indépendance de notre politique
n’est qu’une apparence !
- Heureusement, le gouvernement a com-
pris le danger. Une loi récente oblige toutes
les sociétés pétrolières admises sur notre mar-
ché à constituer dans nos ports une réserve pro-
portionnelle à leurs importations. Grâce à cette
précaution, nous disposons d’un stock de pétrole
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