— Les gens de Moscou, qui ne sont pas bêtes,
il faut en convenir, ont fini par s’en apercevoir ;
et ils ont recherché le concours du capital euro-
péen.
« Or, précisément, nos pays d'Occident, trop
fortement industrialisés, manquent de débou-
chés ; faute de clients, ils doivent entretenir à
grands frais, et pourtant fort mal, des millions
de chômeurs qui sont un danger social.
« Alors, fatalement, on devait finir par s’en-
fendre.
— C’est admirable ! m'’écriai-je. L'opération
des crédits à l'U. R. S. S. est à double détente :
les gens de Moscou donnent du travail à leurs
ouvriers et consolident leurs régime ; et Jes
Etats bourgeois raniment leurs affaires et conso-
lident la paix sociale.
— Ajoutez qu’en favorisant le développe-
ment de la Nouvelle Politique Economique, les
crédits européens amènent les Soviets à évoluer
vers un régime économique ct social de plus cn
plus semblable à celui de l’Occident. Ils font
rentrer la Russie dans le circuit du capitalisme
européen. Et, par là, ils diminuent d’autant le
prestige révolutionnaire du régime soviétique.
C’est le plus sûr moyen d’en finir avec la pro-
pagande communiste et d’assurer la paix sociale
chez nous.
S'il en est ainsi, dit l’industriel, qu’atten-
AL