Soviets, c’est leur pétrole. Donc, plus l’Angle-
terre, la France ou l'Allemagne prêteront d’ar-
gent aux Soviets, plus elles seronl amenées à
acheter du pétrole russe ; et — comme leur con-
sommation totale n’en augmentera pas pour
cela — moins elles achèteront de pétrole britan-
nique ou américain. Voilà pourquoi les grands
trusts, Royal Dutch et Standard Oil, sont si vio-
leniment opposés à la politique des crédits à la
Russie.
— On a même dit que c’est Sir H. Deterding
qui a provoqué la rupture diplomatique anglo-
soviétique et l'échec de l'emprunt de la Midland
Bank.
— C’est parfaitement exact (1). Alors, voyant
que les crédits anglais devenaient pour le mo-
ment impossibles, les Soviets se sont retournés
vers la France. Et c’est ainsi que M. Rakowsky
a été amené à accepler l'une après l’autre toutes
les conditions exigées par la délégation fran-
çaise. L'accord était à peu près complet au mois
d'août, lorsque s’est déclenchée la violente camn-
pagne de presse que vous savez.
— Mais Rakowsky avait signé un manifeste
révolutionnaire.
(1) Cette histoire, je l'ai racontée tout an long dans la revue
anglaise Foreign Affaire. Flle a été publiée en brochure par
l’Union of Democratic Control, sous le titre Dictalorship of
Oil Trusts.
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